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Chargement... Les grands cimetières sous la lune (1938)par Georges Bernanos
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Inscrivez-vous à LibraryThing pour découvrir si vous aimerez ce livre Actuellement, il n'y a pas de discussions au sujet de ce livre. "C'est vrai que la colère des imbéciles remplit le monde. Vous pouvez rire si vous voulez, elle n'épargnera rien, ni personne, elle est incapable de pardon. Evidemment les doctrinaires de droite ou de gauche, dont c'est le métier, continueront de classer les imbéciles, en dénombreront les espèces et les genres, définiront chaque groupe selon les passions, les intérêts des individus qui le composent, leur idéologie particulière. Pour de tels gens cela n'est qu'un jeu. Mais ces classifications répondent si peu à la réalité que l'usage en réduit impitoyablement le nombre. Il est clair que la multiplication des partis flatte d'abord la vanité des imbéciles. Elle leur donne l'illusion de choisir." aucune critique | ajouter une critique
Appartient à la série éditorialeLa mata de jonc (14) Points (P91) Rowohlt Jahrhundert (90) Seuil, Points roman (R220)
Celui des Dévoyants tient naturellement pour le riz. Dès lors, les querelles particulières s'apaisent, l'accord se fait entre les membres de chacun des groupes rivaux. On peut très bien imaginer, dans la coulisse, l'amateur ingénieux et pervers, sans doute marchand tic riz ou de pruneaux, suggérant à ces misérables une mystique appropriée à l'état de leurs intestins. Mais le personnage est inutile. La bêtise n'invente rien, elle fait admirablement servir à ses fins, à ses fins de bêtise, tout ce que le hasard lui apporte, et par un phénomène, hélas ! beaucoup plus mystérieux encore, vous la verrez se mettre d'elle-même à la mesure des hommes, des circonstances ou des doctrines, qui provoquent sa monstrueuse faculté d'abêtissement. Napoléon se vantait à Sainte-Hélène d'avoir tiré parti des imbéciles. Ce sont les imbéciles qui finalement ont tiré parti de Napoléon. Non pas seulement, comme vous pourriez le croire, parce qu'ils sont devenus bonapartistes. Aucune description trouvée dans une bibliothèque |
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)946.081History and Geography Europe Spain and Iberian Peninsula Spain Second Republic; Dictatorship; Juan Carlos I; Felipe VI 1931- Second Republic; Spanish Civil WarClassification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:
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Tout y passe dans ce pamphlet acide, véhément, traversé de fulgurances inouïes : la toute-puissance des imbéciles, des "bien-pensants", "l'ignoble prestige de l'argent", la petite bourgeoisie résignée, et surtout le dégoût profond que lui inspire le clergé espagnol, complice et donc deux fois coupable.
La virulence et la constance des diatribes ont de quoi assommer et on ne comprend pas tout ce qu'il dénonce (nombreuses références à des situations et personnalités qui marquaient l'époque). Il est par ailleurs parfois difficile de saisir les propos d'un homme royaliste et catholique quand on n'est ni l'un ni l'autre. Pourtant, il est impossible de lâcher ce livre pour de bon car il résonne comme un formidable cri de colère, de révolte et de dégoût.
Comme une formidable gueulante à l'adresse des hommes qui n'en sont plus.
Extraits :
"Je répète une fois de plus qu'un polémiste est amusant jusqu'à la vingtième année, tolérable jusqu'à la trentaine, assommant vers la cinquantaine, et obscène au-delà".
"J'essaie de comprendre. Je crois que je m'efforce d'aimer. Il est vrai que je ne suis pas ce qu'on appelle un optimiste. L'optimisme m'est toujours apparu comme l'alibi sournois des égoïstes, soucieux de dissimuler leur chronique satisfaction d'eux-mêmes. Ils sont optimistes pour se dispenser d'avoir pitié des hommes, de leur malheur".
"Certaines contradictions de l'histoire moderne se sont éclairées à mes yeux dès que j'ai bien voulu tenir compte d'un fait qui d'ailleurs crève les yeux : l'homme de ce temps a le coeur dur et la tripe sensible."
"C'étaient des gens de l'ancienne France, c'étaient des gens qui savaient vivre, et s'ils sentaient un peu fort la pipe ou la prise, ils n'avaient pas ces têtes de boutiquiers, de sacristains, d'huissiers, des têtes qui ont l'air d'avoir poussé dans les caves".
"Il est vrai que le spectacle de l'injustice m'accable, mais c'est probablement parce qu'il éveille en moi la conscience de la part d'injustice dont je suis capable".
"le témoignage du chimiste le plus expert ne saurait prévaloir contre celui du malheureux qui prouve, en étouffant, la médiocre qualité de l'air qu'aspirent ses poumons".
"A mon sens, pour pratiquer librement ma foi, selon l'esprit de l'Evangile - excusez-moi - il n'est pas seulement nécesaire de me permettre de la pratiquer, il faut encore ne pas m'y contraindre. On ne saurait aimer Dieu sous la menace. Les gens d'Eglise l'ont parfois oublié". ( )