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Chargement... Entre ciel et terre (2007)par Jón Kalman Stefánsson
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Inscrivez-vous à LibraryThing pour découvrir si vous aimerez ce livre Actuellement, il n'y a pas de discussions au sujet de ce livre. "Entre ciel et terre", dans les fjords du nord de l'Islande, au début du XXème siècle, plusieurs embarcations de pêcheurs de morue prennent le large. Baldur, et son ami "le gamin", en particulier, jeunes, beaux et vigoureux, pas vraiment pêcheurs, plutôt poètes. Mais le métier n'est pas tendre avec les rêveurs. Baldur en fait les frais quand, à tenter de retenir quelques vers pour la femme qu'il désire, il en oublie sa vareuse, seul rempart contre le froid mortel de la tempête de neige qui se lève au dessus des eaux noires et glacées. Ce livre de Stefansson -un cadeau de ma maman, de passage à Bruxelles- est un livre sur le deuil. Le deuil du gamin, livré à lui-même, et que plus rien ne semble retenir entre ciel et terre. Une écriture magnifiquement poétique et nostalgique. Tout à fait d'accord avec l'avis de vivi_brindherbe: le début du livre jusqu'à la sortie en mer, fatale pour Baldur est d'une incroyable justesse, et suscite un enthousiasme certain. Mais l'errance du gamin dans le froid est ensuite trop longue. A vouloir retranscrire l'impasse émotionnelle dans laquelle celui-ci se débat, l'auteur finit par ressasser son propos, et par nous lasser. En revanche, l'intérêt revient dès que le gamin passe la porte de la buvette. Un nouveau rythme s'installe avec les nouveaux personnages, et se termine par un retour certain de la maîtrise des mots et de la poésie, en toute simplicité. J'ai envie d'y retourner... "La poésie est semblable à la mer, la mer est froide et profonde, mais aussi bleue et d'une grande beauté, il y nage bien des poissons, elle abrite toutes sortes de créatures, et pas seulement des bonnes." (p. 226) "Entre Ciel et terre" est un livre lent et beau sur la puissance de la mer et des mots, où meurt un pêcheur islandais qui a oublié sa vareuse parce qu'il lisait Milton, et où son ami, "le gamin" hésite à survivre. La deuxième partie (après la mort de Baldur) est pourtant un peu décevante. Bien que le parallélisme entre la mer et la poésie, amorcé dans les premiers chapitres, continue de sous-tendre le récit, la simplicité de la langue, les ellipses, les images perdent en densité quand est décrit le village où retourne le gamin. Le rythme, plus descriptif, semble aussi plus lent et plus diffus, alors que l'évocation de la mer et du camp des morutiers dans la première partie est d'une simplicité monolithique irrésistible et d'une grande puissance symbolique. J'ai entamé le livre avec un enthousiasme qui a peu à peu décru. Islande, la pêche à la morue, début 20e siècle. Ce roman nous plonge dans la rudesse, l'âpreté de cette vie de pêcheurs islandais qui combattent chaque jour avec la mer, tantôt calme et accueillante, tantôt qui se déchaîne brutalement et maltraite ces hommes qui s'accrochent alors à leur barcasse comme un fétu de paille au milieu des éléments qui les dépassent. Leur vie est faite de labeur et de chaleur humaine. Elle est rocailleuse, dure, sans pitié. L'un d'entre eux, Bardur, s'évade en esprit grâce à la lecture d'un poème, Le paradis perdu, de Milton, dans lequel il s'absorbe totalement. Il en oublie même de prendre sa vareuse pour partir en mer : il n'y résistera pas, le froid l'emportera. De retour à terre, son jeune et meilleur ami entame alors un pèlerinage vers le lieu de vie du vieux capitaine aveugle, propriétaire du livre et lui-même fou de littérature. Il se sent abandonné, ce gamin, abandonné par son seul ami qui a eu la mauvaise idée de mourir de froid. Vaut-il encore la peine de continuer à vivre ? L'idée du suicide l'assaille, mais il tient bon, il veut rendre ce livre au capitaine, par loyauté envers son ami défunt. Une langue splendide que la traduction vient servir admirablement, un souffle de mots et d'âpreté qui touche. Un auteur que j'ai été heureuse de découvrir. Un roman magnifique au style expressif, poétique et évocateur pour dire la dureté de la vie des marins islandais, le froid, la solitude et la mort, mais également l'amitié, la solidarité et le processus de deuil. De plus, un très bel hymne au pouvoir des mots et de la lecture: "Les mots ont parfois le pouvoir des trolls et ils sont capables d'abattre les dieux, ils peuvent sauver des vies et les anéantir." aucune critique | ajouter une critique
Prix et récompenses
Fantasy.
Fiction.
Literature.
Historical Fiction.
HTML: Jon Kalman Stefansson is the winner of the Icelandic Prize for Literature and has been nominated three times for the Nordic Council Prize for Literature. Heaven and Hell, is a perfectly formed, vivid and timeless story, lyrical in style, and as intense a reading experience as the forces of the Icelandic landscape themselves. Der Spiegel said it was "like an oysterâ??a glinting treasure in a rough shell." In a remote part of Iceland, a boy and his friend Barour join a boat to fish for cod. A winter storm surprises them out at sea and Barour, absorbed in "Paradise Lost", succumbs to the ferocious cold and dies. Distraught from the murky circumstances of Barour's death, the boy leaves the village, intending to return the book to its original owner. The extreme hardship and danger of the journey is of little consequence to himâ??he has already resolved to join his friend in death. But once in the town he immerses himself in the stories and lives of its inhabitants, and decides that he cannot be with his friend just yet Aucune description trouvée dans une bibliothèque |
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)839.6934Literature German literature and literatures of related languages Other Germanic literatures Old Norse, Old Icelandic, Icelandic, Faroese literatures Modern West Scandinavian; Modern Icelandic Modern Icelandic fiction 1900-1999Classification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:
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L'histoire se passe au XIXe siècle, en mer et dans un village de pêcheurs, au coeur d'une Islande âpre, rude, empreinte tout à la fois de ténèbres et de blancheur enneigée. Mais c'est clairement le noir qui l'emporte.
La beauté aveugle des vers du Paradis perdu de Milton en fait oublier au doux Bardur d'emporter sa vareuse en mer. Or, le froid glacé d'Islande ne pardonne rien aux oublieux et aux poètes; le morutier le paiera de sa vie, laissant derrière lui celui que l'auteur dénomme "le gamin", un jeune homme de 20 ans qui perd son unique et grand ami, celui qui donnait du sens à sa vie.
Jeune homme très timide et émotif, écrasé par la douleur du deuil, il n'aspire plus désormais qu'à la mort. Avant de se fondre dans la nature sauvage de l'Islande, il veut toutefois rendre le livre de Milton à son propriétaire, vieux capitaine devenu aveugle à force de lecture. Le thème de l'aveuglement -qu'il soit physique ou moral- traverse ainsi le livre de bout en bout.
La première partie du livre évoquant la pêche, la dangerosité de la mer et la morsure du froid qui conduit à la mort de Bardur, est de loin la plus réussie. La seconde partie conte l'errance du "gamin", terriblement affamé et ne s'estimant plus faire partie du règne des vivants, sa longue marche vers le propriétaire du livre de Milton. On y croise un grand nombre de personnages dont on a bien souvent du mal à se rappeler qui ils sont et ce qu'ils représentent. L'ennui guette et menace même alors de s'installer.
Et c'est d'autant plus dommage que le récit est porté par un environnement et une langue poétiques, aux accents fulgurants ici et là .
En véritable poète, l'auteur sait rendre hommage aux absents et au deuil, à la puissance évocatrice des mots, à la beauté âpre de son pays, à l'importance du rêve.
Passage dans lequel le "gamin" apprend la mort de son père quand il était enfant :
"Ce fut un voisin qui vint éteindre la lumière du monde. Le gamin était assis par terre, les jambes allongées devant lui avec sa sœur à son côté alors que sa mère se tenait debout, les yeux perdus dans un vague lointain, les bras le long du corps, comme morts, quel enfer que d'avoir des bras et personne à étreindre. Un tremblement secoua l'air, comme si une chose essentielle s'était déchirée, puis on entendit le soleil se briser au moment où il s'abîma sur la terre. Les gens vivent, ils ont leurs heures, leurs baisers, leurs rires, leurs étreintes, leurs mots doux, leurs joies et leurs peines, chaque vie constitue un univers qui s'effondre ensuite sur lui-même et ne laisse rien à l'exception de quelques objets rendus précieux et attrayants par la disparition de leur propriétaire."
"La plupart des villages d'Islande ont été construits sur les arêtes de morue, lesquelles sont les piliers qui soutiennent la voûte des rêves."
"Les rêves nous libèrent parfois des amarres de la vie. Ils sont tels un soleil dans les coulisses du monde."
Les plus beaux mots de ce livre de solitude, de mort, de deuil et d'amitié sont pour moi ceux qui évoquent justement la force ou l'impuissance des mots :
"Les mots sont des flèches, des balles de fusil, des oiseaux légendaires lancés à la poursuite des héros, les mots sont des poissons immémoriaux qui découvrent un secret terrifiant au fond de l'abîme, ils sont un filet assez ample pour attraper le monde et embrasser les cieux, mais parfois ils ne sont rien, des guenilles usées, transpercées par le froid, des forteresses caduques que la mort et le malheur piétinent sans effort." ( )