J'ai trouvé cette autobiographie à Joli Mai. Il y en avait plein la vitrine, et j'ai cru que c'était une nouveauté, et que toutes les librairies l'affichaient ainsi. En fait, non, elle date de 1974, et si Joli Mai la mettait certes en avant à l'occasion d'une réédition, ce n'était pas non plus un événement unanime. Pire que cela, je croyais qu'Angela Davis était une figure populaire très connue, pour moi c'était une évidence, un peu comme Mahatma Gandhi, Nelson Mandela ou Martin Luther King. Mais la plupart des gens à qui j'ai parlé d'Angela Davis ne connaissaient même pas son nom... Alors pourraient-ils lire ce livre ? Au moins pourraient-ils le commencer. Il débute comme un roman, et l'histoire de cette femme détrône beaucoup de fictions par son intensité. L'histoire d'Angela Davis, c'est l'histoire de la lutte des Noirs contre le racisme bien sûr. Mais comme elle s'évertue à nous l'expliquer, c'est en fait l'histoire de la lutte des opprimés pour leur liberté : les Noirs, les Femmes, et les Ouvriers, pour ne citer qu'eux.
Dans cette autobiographie, Angela Davis ne parle donc pas d'elle. Elle se sert en réalité de son histoire pour livrer un témoignage et une analyse de la situation. Chaque chapitre raconte une partie de sa vie : son enfance, son engagement, son premier emprisonnement, son combat, son deuxième emprisonnement et son procès, et chacune d'elles lui donne l'occasion d'apporter une nouvelle pierre à son analyse. Angela Davis est impressionnante par son sang froid, sa résistance et sa droiture dans le combat. Plus que tout, c'est son amour fraternel envers ses camarades qui force l'admiration. Je ne connais personne d'autre pour mieux personnifier la lutte pour la liberté, l'égalité et la fraternité. Et son message est clair : c'est le communisme qu'il faut viser, c'est le communisme qui libérera l'humanité. Et pour cela, les opprimés doivent combiner leurs luttes : pas de lutte contre le racisme sans lutte pour le féminisme, pas de lutte pour le féminisme sans lutte contre le capitalisme... ( )