La litt?rature dite prol?tarienne a connu un beau succ?s en Su?de. Moa Martinson (Helga Maria Swartz, 1890-1964), ?pouse du Prix Nobel de litt?rature (1974) Harry Martinson, fut l'un des membres f?minins de ce courant. Publi? en 1933, son premier roman, Femmes et pommiers, d?crit le monde ouvrier de la ville de Norrk?ping. Un milieu foisonnant, au sein duquel les femmes de plusieurs g?n?rations vont jouer un rle pr?pond?rant. Femmes et pommiers, par son langage r?aliste et sa libert? de ton cr?a la sensation. C'est la premi?re traduction en fran?ais d'un livre de Moa Martinson. EXTRAIT M?re Sofi prend son bain chaque semaine. Au d?but, personne ne remarqua rien, le bain passait inaper?u au milieu de toutes les activit?s : lessive, abattage, r?page des pommes de terre, lavage de la laine, teinture des tapis. Il y avait toujours du feu dans la buanderie un jour de semaine et le fournil se trouvait ? l'int?rieur. Les fourn?es pour No?l commen?aient, des miches de pain bis qui devaient durer jusqu'aux prochaines semailles, des pains craquants qui devaient durer jusqu'? P?ques. Fredrika ?tait bien s?r toujours l? pour aider, la seule aide que m?re Sofi veuille accepter. Fredrika s'?tait mari?e pour devenir riche mais avait ? peine de quoi manger chez son ± riche ?poux, parce que, le moment venu, elle ne pouvait pas se r?soudre ? coucher avec lui. - S'il n'y avait que ses yeux chassieux et son ?ge. Il n'est d'ailleurs pas aussi vieux que ?a, il n'a que soixante ans, mais il a des ulc?res aux jambes, je ne le savais pas. Je ne pourrai jamais partager sa couche, disait Fredrika.