J'aime bien les romans de Vargas, mais j'avoue que ses séries hors Adamsberg n'ont pas le même charme que celle de son inspecteur fétiche. L'intrigue de celui est habile et entraînante, mais j'ai trouvé les personnages un peu trop paumés, excentriques... par ailleurs, si Vargas a bien tenté de jouer sur la spécialité de chacun pour faire valoir leur perspective unique, je n'ai pas trouvé que leurs talents particuliers ont permis de résoudre l'énigme. Ainsi, on a l'impression d'une bande d'hurluberlus qui se trouve empêtrée dans une aventure.
Il n'en reste pas moins que la lecture est sympathique; un bon moyen de passer une après-midi de loisir. ( )

Un matin, la cantatrice Sophia Siméonidis découvre, dans son jardin, un arbre qu'elle ne connaît pas. Un hêtre. Qui l'a planté là ? Pourquoi ? Pierre, son mari, n'en a que faire. Mais la cantatrice, elle, s'inquiète, en perd le sommeil, finit par demander à ses voisins, trois jeunes types un peu déjantés, de creuser sous l'arbre, pour voir si... Quelques semaines plus tard, Sophia disparaît tandis qu'on découvre un cadavre calciné. Est-ce le sien ? La police enquête. Les voisins aussi. Sophia, ils l'aimaient bien. L'étrange apparition du hêtre n'en devient que plus énigmatique.

Voilà nos évangélistes(Lucien, dit Luc, Marc et Mathias), que rien ne devait réunir sauf les soucis de logement, dans une grande baraque, puis l'assassinat de leur voisine. Avec l'aide de Vanoosler, un drôle de policier plus ou moins à la retraite, ils vont résoudre l'affaire. Le style brillant et l'originalité de l'intrigue, des personnages font de Fred vargas un auteur de roman policier totalement inhabituel, déroutant et captivant ! ( )

Autant le dire d'entrée : cela risque fort d'être mon premier et mon dernier Fred Vargas.

L'histoire est à dormir debout, les personnages pas crédibles pour 2 ronds, les situations et les réactions totalement irréalistes... ça fait beaucoup. Même le style est franchement moyen.

Au moins c'est court. ( )

J’ai dévoré ce livre en moins de deux. Debout les morts nous présente un insolite trio d’historiens fauchés, Marc le médiéviste, Mathias le préhistorien, et Lucien le contemporéaniste de 14/18, qui occupent chacun un étage d’une baraque pourrie qu’ils partagent avec un vieux flic réputé lui aussi pourri, parrain et oncle de Marc. Les “évangélistes” ont chacun un caractère bien à eux, leurs manies, forcément liées à leurs passions et spécialités, ils sont excentriques, obsessionnels, sombres. Le style de Vargas est encore une fois un délice linguistique. Elle pratique l’argot poétique, la métaphore parlante, l’imagerie verbale. Les dialogues sont vifs, plein d’humour et de finesse. Ça frise parfois le surréalisme, mais ça reste d’une cohérence infaillible. L’intrigue est délicieusement tordue, efficace, les rebondissements pas assez nombreux pour être lourds, juste bien dosés et bien placés. Pour l’avoir rencontrée à Frontignan cette année, j’ai constaté que Vargas pratique le même humour que ses personnages, mordant, vif, intelligent et irrésistible, avec un naturel confondant. Incontournable. ( )