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Chargement... The Reprieve: A Novel (original 1947; édition 1992)par Jean-Paul Sartre (Auteur)
Information sur l'oeuvreLe Sursis par Jean-Paul Sartre (Author) (1947)
THE WAR ROOM (487) Chargement...
Inscrivez-vous à LibraryThing pour découvrir si vous aimerez ce livre Actuellement, il n'y a pas de discussions au sujet de ce livre. Les Chemins de la liberté est un roman de Jean-Paul Sartre en trois volumes paru en 1945 : 1. L'Âge de raison 2. Le Sursis 3. La Mort dans l'âme. Les Chemins de la liberté présente des personnages torturés par leurs choix, leurs principes et leur exigence et soif d'indépendance exhaustive. Cette quête de liberté, ou son refus, conditionne toute leur existence : de ceux pour qui elle est un principe de vie assumé et clamé (Mathieu dans L'Âge de raison) à un droit bafoué (Milan dans Le Sursis) ou pour ceux qu'elle embarrasse à l'heure de prendre des décisions fondamentales (Ivitch, Daniel, etc.). Cette oeuvre sombre, riche en surprises et en retournements, se révèle être en réalité une véritable remise en question de la position du lecteur vis-à-vis de sa propre liberté. L'écriture crue et forte de cette saga joue le rôle d'instigateur dans un interrogatoire sans concession pour le lecteur impliqué. Ainsi, lire Les Chemins de la liberté ne se résume pas à suivre de simples péripéties mais constitue un acte d'engagement pour le lecteur, engagement donnant du sens à des mots comme vivre, être, exister, agir ou subir? aucune critique | ajouter une critique
Appartient à la sérieAppartient à la série éditorialeGallimard, Folio (36-866) Penguin Modern Classics (1823) サルトル全集 (2) Est contenu dans
It is September 1938 and during a heatwave Europe tensely awaits the outcome of the Munich conference, where they will learn if there is to be a war. In Paris people are waiting too, among them Mathieu, Jacques and Philippe, each wrestling with their own love affairs, doubts and angsts - and none of them ready to fight. The second volume in Sartre's wartime Roads to Freedomtrilogy, The Reprievecuts between locations and characters to build an impressionistic collage of the hopes, fears and self-deception of an entire continent as it blinkers itself against the imminent threat of war. Aucune description trouvée dans une bibliothèque |
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)843.914Literature French and related languages French fiction Modern Period 20th Century 1945-1999Classification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:
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« Seize heures trente à Berlin, quinze heures trente à Londres ». Le roman se déroule sur trois jours, au moment des Accord de Munich de la fin septembre 1938. L’ombre de la seconde guerre mondiale plane partout et dans tous les esprits, bouscule sa manière de vivre et de penser sa vie.
Rompant résolument avec le rythme lent de L’âge de raison, Le Sursis est mené tambour battant. Son rythme effréné et libre est comparable à du free jazz. Le lecteur est aspiré dans un tourbillon de situations et de personnages (veiller à prendre des notes tant il est facile de s’y perdre !) selon un principe de correspondances et d’associations d’idées. Passant régulièrement de la troisième à la première personne, Sartre ne précise pas le nom du personnage dont on suit la pensée et les phrases qui se succèdent peuvent décrire des lieux et situations très divers. L’exercice de style est un peu casse-gueule dans la mesure où le risque de perdre le lecteur n’est pas nul mais il faut justement tout le talent de Sartre pour parvenir avec succès à donner vie et chair à cette galerie vibrionnante et bruissante de personnages. Même si l’on n’échappe pas totalement aux artifices ici et là.
Sartre a visiblement choisi ce mode ultra-rapide, omniscient et omniprésent pour capter le pouls de l’actualité. Il nous offre la description de ce qu’il voit en instantané, comme si toutes les vies exposées étaient projetées sur de multiples écrans simultanés.
En ayant recours à la simultanéité, au montage, au discours (très grande place aux dialogues) et à la continuité, Sartre propose une lecture très cinématographique, dans un style moderniste et même assez expérimental. Le Sursis, c’est l’intelligence en marche, mettant une fois de plus en lumière la pensée existentialiste de son auteur.
Extraits :
« Les gens avaient l’air triste mais c’était de naissance. Pourquoi se battraient-ils ? Ils n’attendaient plus rien, ils avaient tout. Ça devait être sinistre de ne rien espérer sauf que la vie continuât indéfiniment comme elle avait commencé ».
« Brunet s’arrêta ; il se sentit sucré par une lâche douceur et pensa : « S’il n’y avait pas de guerre ? S’il pouvait n’y avoir pas de guerre ! » Et il regardait avidement les grandes portes cochères, la vitrine étincelante de Driscoll, les tentures bleu roi de la brasserie Weber. Au bout d’un moment, il eut honte ; il reprit la marche, il pensa : « J’aime trop Paris ». Comme Pilniak, à Moscou, qui aimait trop les vieilles églises. Le Parti a bien raison de se méfier des intellectuels ».
« Il [Mathieu] se sentait sinistre et léger ; il était nu, on lui avait tout volé. Je n’ai plus rien à moi, pas même mon passé. Mais c’était un faux passé et je ne le regrette pas. Il pensa : ils m’ont débarrassé de ma vie. C’était une vie minable et ratée, Marcelle, Ivich, Daniel, une sale vie, mais ça m’est égal, à présent, puisqu’elle est morte. A partir de ce matin, depuis qu’ils ont collé ces affiches blanches sur les murs, toutes les vies sont ratées, toutes les vies sont mortes. Si j’avais fait ce que je voulais, si j’avais pu, une fois, une seule fois, être libre, eh bien, ça serait tout de même une sale duperie, puisque j’aurais été libre pour la paix, dans cette paix trompeuse et qu’à présent je serais tout de même ici, face à la mer, appuyée à cette balustrade, avec toutes les affiches blanches derrière mon dos ; toutes ces affiches qui parlent de moi, sur tous les murs de France, et qui disent que ma vie est morte et qu’il n’y a jamais eu de paix : ça n’était pas la peine de me donner tant de mal, pas la peine d’avoir tant de remords ».
« Qu’est-ce qui serait le plus révolutionnaire ? pensa-t-il. Partir ou ne pas partir ? Si je pars, je fais la révolution contre les autres ; si je ne pars pas, je la fais contre moi, c’est plus fort ».
Daniel à Mathieu : « Me comprendras-tu d’abord, si je te dis que je n’ai jamais su ce que je suis ? Mes vices, mes vertus, j’ai le nez dessus, je ne puis les voir, ni prendre assez de recul pour me considérer ensemble. Et puis j’ai je ne sais quel sentiment d’être une matière molle et mouvante où les mots s’enlisent ; à peine ai-je tenté de me nommer, que déjà celui qui est nommé s’est confondu avec celui qui nomme et tout est remis en question. J’ai souvent souhaité me haïr, tu sais que j’avais pour cela de bonnes raisons. Mais cette haine, dès que je l’essayais sur moi, se noyait dans mon inconsistance, ce n’était déjà plus qu’un souvenir. Je ne pouvais pas m’aimer non plus – j’en suis sûr, bien que je ne l’aie jamais tenté. ( )