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Chargement... Bye bye Blondiepar Virginie Despentes
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Fait l'objet d'une adaptation dans
Une fille qu'on rencontre en HP n'est pas une fille qui rend heureux. Il voulait jouer contre le reste du monde, avoir raison contre toutes les vidences, il pensait que c' tait a l'amour. Il voulait prendre ce risque, avec elle, et qu'ils arrivent sur l'autre rive, sains et saufs. Mais ils r ussissent juste s'entra ner au fond. Il est temps de renoncer... Gloria a t intern e en h pital psychiatrique. Contre toute attente, la punkette prolo y a rencontr ric, un fils de bourgeois aussi infr quentable qu'elle; ils se sont aim s comme on s'aime seize ans. Puis la vie, autant que les contraintes sociales, les a s par s. Vingt ans apr s, nouveau, leurs chemins se croisent.Portrait d'une femme bless e aux prises avec ses d mons, travers e des ann es punk, chronique d'un amour naufrag , Bye Bye Blondie est sans doute le livre le plus mouvant de Virginie Despentes. Aucune description trouvée dans une bibliothèque |
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)843.914Literature French French fiction Modern Period 20th Century 1945-1999Classification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:
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Car il est largement question de maladie mentale dans ce roman qui met en scène la vie d'une femme qui se fait appeler Gloria, à travers ses années d'adolescence puis de femme mûre... qui ne mûrit pas.
Car Gloria est une punk (une "keupone") indomptable, destructrice et rebelle jusqu'au bout des ongles. Écorchée, en colère, secouée de crises, elle est incapable de s'assagir avec le temps; elle ressent toujours aussi fortement les cahots et outrages de la vie... qu'elle provoque à son insu, la plupart du temps. Même si elle est trébuche constamment, elle trouve quand même toujours le moyen de se relever (à peu près) car "à force de souffrance, par une alchimie émotive et mystérieuse, le coeur génère ses propres éclaircies."
Pendant ses longs mois de "captivité" en hôpital psychiatrique alors qu'elle n'est encore qu'une adolescente de 16 ans, elle fait la rencontre d'un jeune homme de son âge issu d'un tout autre milieu social que le sien. Alors que Gloria appartient à un milieu prolétaire, Eric est effectivement issu d'une famille bourgeoise qui rêve d'un brillant avenir pour lui. Un lien amoureux aussi fort qu'inattendu se développe entre eux jusqu'à ce que la vie les sépare à la sortie d'Eric de l'HP.
Ce n'est que 20 ans plus tard que leurs chemins se croisent à nouveau par hasard. Alors qu'Eric, devenu un showman connu à la TV, s'évertue à renouer avec son amour de jeunesse, Gloria tente d'abord de repousser celui qui l'a fait terriblement souffrir vingt ans plus tôt, en s'éclipsant totalement de sa vie.
La renaissance de cet amour démesuré qui a toutes les allures de l'impossible donne lieu à un récit haut en couleur (comme toujours chez Despentes) et assez émouvant.
Despentes en connaît un rayon sur le sexe et elle sait en parler. Elle sait trouver les mots pour rendre compte de l'alchimie sexuelle et amoureuse entre Gloria et Eric, après ce qui ressemblait à un désert en matière de plaisir pour Gloria : "Elle en connaissait assez long sur le sexe pour savoir que ça peut être rudement long, un coït, quand on s'ennuie. Rudement long et salement prosaïque."
Quand Eric s'émerveille du désir sexuel de Gloria : "Je t'assure que les autres femmes n'aiment pas le sexe. Ça leur va deux trois mois et puis bing, c'est ceinture. Tu ne me crois pas? Elles sont toutes comme ça, je t'assure."
Gloria lui répond : "C'est parce que tu baises qu'avec des bourges, elles sont pas élevées dans l'idée de gratuité."
L'humour persifleur que l'on connaît bien chez Despentes fait souvent mouche à travers d'autres phrases comme celles-ci : "L'ancienneté, chez les punks, était digne de crédibilité et conférait prestige et avantages divers. Un des rares points communs entre punk rock et fonction publique."
Le regard sur l'existence, pas facile à mener, à remplir de sens ou tout simplement à aimer est là encore présent, comme à travers cet échange entre Eric et Gloria devenus adultes :
"- Il t'est arrivé quoi?
- Ben, rien. Justement. Rien. À part voir des potes mourir, d'autres devenir cons, d'autres se mettre dans des merdes incroyables, d'autres essayer de toutes leurs forces et jamais arriver nulle part... Encore y aurait que moi de désespéré, je me dirais que j'ai qu'à me corriger... Mais ça n'a rien de personnel. Y a rien, plus rien qui me convienne. Comme plein de gens, tu me diras. J'aime pas l'euro, j'aime pas les CD, j'aime pas les ordinateurs, j'aime pas les mails, j'aime pas mon époque, j'aime pas les groupes modernes, j'aime pas ma gueule, j'aime pas les putes à la télé, j'aime pas bosser."
Roman moins accompli, moins riche que Vernon Subutex publié une dizaine d'années plus tard, Bye bye Blondie n'en demeure pas moins un roman plutôt réussi par sa capacité à donner pleinement vie à ses personnages, par ses accents rageurs, sa férocité tendre, son humour. ( )