> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Reich-La-fonction-de-lorgasme/342259
> BAnQ (Boutin J.-P., La petite revue de philosophie, 1981, Printemps) : https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/4297355
> BAnQ (Le Quartier latin, 12 mars 1970) : https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/4257860

> Wilhelm Reich, LA FONCTION DE L’ORGASME (Payot - 1973) ;
Id., L’analyse caractérielle (Edition L’Arche -1975).
Wilhelm Reich est un disciple dissident de Freud. En 1933, il publit un ouvrage fondamental qui marqua profondément la conception de la cure psychanalytique : “L’analyse caractérielle”. Un des éléments qui fait l’originalité de sa démarche se résume dans le rôle de plus en plus prépondérant qu’il donne au corps et aux manifestations somatiques dans sa démarche thérapeutique et dans l’importance qu’il accorde à l’énergie dans le fonctionnement psychique. A la base de la théorie de Reich se trouve l’hypothèse d’un fonctionnement unitaire de l’organisme dans les plus hauts sentiments psychiques jusqu’aux plus profondes réactions biologiques. Il fait également de l’orgasme le prototype du fonctionnement psycho-physiologique avec son cycle qui conduit de la tension à la charge puis à la décharge et à un retour à la relaxation. Pour lui, tout trouble psychosomatique peut être ramené à une perturbation de la fonction orgastique. La prévention des névroses passe donc pour lui par une révolution sexuelle qui passe par une révolution culturelle et une révolution politique. Cet aspect de l’oeuvre de Reich fut beaucoup critiqué. Par contre, sa théorie de la “cuirasse caractérielle” offre un sujet de réflexion tout à fait riche. Reich part de la constatation que les expériences du passé sont vivantes dans le présent sous forme d’attitudes caractérielles. Dans “La fonction de l’orgasme”, il montre qu’à cette cuirasse correspond une cuirasse musculaire. Un des effets les plus notoires de cette cuirasse concerne la respiration dont elle restreint l’amplitude et gêne ainsi l’ensemble du fonctionnement végétatif de l’organisme. Pour Reich, la dissolution de la rigidité musculaire libère l’énergie végétative et ramène également à la mémoire la situation infantile qui se trouve à l’origine du refoulement. “Toute rigidité musculaire contient l’histoire et la signification de son origine”. Cette constatation entraîne un changement important dans la conception de la thérapie et rend inutile la reconstitution des expériences à travers les rêves et les associations. D’où la floraison de techniques analytiques d’influences reichiennes (comme la bioénergie) qui s’imposèrent dans les années 70. Pour qui utilise le corps comme point de départ d’une démarche de connaissance de soi, voilà des ouvrages qui peuvent alimenter une réflexion des plus intéressantes.
—Revue Française de Yoga, (3), Printemps 1991, (pp. 194-195)