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Chargement... Traité sur la Tolérance : A l'occasion de la mort de Jean Calas, 1763 (1763)par Voltaire
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Inscrivez-vous à LibraryThing pour découvrir si vous aimerez ce livre Actuellement, il n'y a pas de discussions au sujet de ce livre. La tolérance est le premier article de mon catéchisme, et je mourrais content si je voyais la persécution et le fanatisme décrédités . Toute sa vie, Voltaire sera fidèle à cette profession de foi et son inlassable combat pour imposer la tolérance est, à n'en pas douter, l'enjeu le plus élevé de sa croisade contre l'Infâme. L'obscurantisme et les superstitions mènent inévitablement à la barbarie. Si le patriarche de Ferney était pris de fièvre le jour anniversaire de la Saint-Barthélemy, l'injuste supplice imposé au protestant Jean Calas après une parodie de procès ne pouvait le laisser indifférent. Il consacre toute son énergie, tout son talent à la réhabilitation du défunt et de sa famille, et compose le Traité sur la tolérance , à l'occasion de la mort de Jean Calas. Publié en 1763, l'ouvrage transcende le cas particulier du martyr de Toulouse pour atteindre à l'universalité : Il ne faut pas un grand art, une éloquence bien recherchée, pour prouver que des chrétiens doivent se tolérer les uns les autres. Je vais plus loin je vous dis qu'il faut regarder tous les hommes comme nos frères. Oui ! Mon frère le Turc ? Mon frère le Chinois ? Le Juif ? Le Siamois ? Oui sans doute ; ne sommes-nous pas tous enfants du même père, et créatures du même Dieu ? . La question, hélas, reste d'actualité à l'aube du XXIe siècle et l'émouvante prière à Dieu de la fin du Traité sur la tolérance rencontre les préoccupations de la Ligue des droits de l'homme. aucune critique | ajouter une critique
Appartient à la série éditorialeLittle Blue Books (28.)
Extrait : ""Nous osons croire, a l'honneur du sie cle ou nous vivons, qu'il n'y a point dans toute l'Europe un seul homme e claire qui ne regarde la tole rance comme un droit de justice, un devoir proscrit par l'humanite , la conscience, la religion ; une loi ne cessaire a la paix et a la prospe rite des E tats.""A PROPOS DES E DITIONS LIGARANLes e ditions LIGARAN proposent des versions nume riques de qualite de grands livres de la litte rature classique mais e galement des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apporte s a ces versions ebook pour e viter les fautes que l'on trouve Aucune description trouvée dans une bibliothèque |
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)261.72Religions Christian church and church work Church and the world; Social theology and interreligious relations and attitudes Christianity and political affairs Religious LibertyClassification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:
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Après avoir lu le [Traité sur l’intolérance] de Richard Malka (sa ploidoirie lors du procès en appel pour les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher), il me fallait lire le livre de Voltaire sur lequel il s’appuyait délibérément. Il paraît que ce livre a d’ailleurs connu un regain d’intérêt après les attentats du 13 novembre 2015 (tout comme [Paris est une fête] d’Ernest Hemingway d’ailleurs. C’est amusant, si l’on peut dire cela au vu des événements tragiques, comment certains livres deviennent tout à coup populaires, souvent sur la seule foi d’un titre, parce que leur contenu est finalement bien éloigné de ce que l’on pouvait venir y chercher au premier abord. Je me demande ce que ces lecteurs ont bien pu penser de ces livres, ce serait une question intéressante…).
Le Traité sur la tolérance, écrit par Voltaire en 1763, dans le sillage de l’affaire Calas, le premier de ses engagements judiciaires, est en fait une réflexion sur l’intolérance intrinsèque ou non des religions. Il est bien sûr principalement question des religions chrétiennes (le catholicisme et les autres dogmes, dont certains plutôt obscurs pour nous lecteurs du XXIème siècle) entre elles et de ces mêmes religions dans leur rapport aux religions qui les entourent (le judaïsme mais aussi les croyances de l’antiquité).
Il est difficile pour moi d’avoir un avis sur les exemples que donne Voltaire, citations de la Bible ou bien relation de faits historiques. On sent bien, certes, que Voltaire a une tendance à sélectionner les événements qui confortent son propos, à donner une vision de points de l’histoire qui l’arrangent. Il ne faut pas prendre Voltaire pour ce qu’il n’est pas, à savoir un théologien ou un historien des religions, mais sa démarche est intéressante et elle éclaire pour moi la lecture que je viens de faire de Richard Malka. En effet, ce dernier insiste beaucoup sur la nécessité de penser la religion et le dogme. Les livres sacrés ne valent que s’ils sont interprétés, encore et toujours. Car il y a des contradictions dans ces livres sacrés, et il revient à chacun de choisir. Il n’y a pas opposition entre foi et réflexion, entre foi et choix. Voltaire ne le dit pas comme cela, mais c’est le message que j’en retiens.
Alors certes, comme souvent avec Voltaire, il y a un peu de mauvaise foi dans la présentation des arguments et un peu de spécieux dans la conduite du raisonnement. On sent bien aussi que pour convaincre ceux qu’il a à convaincre il fait très attention à ne pas heurter les accointances catholiques de ceux à qui cet ouvrage est destiné (il force d’ailleurs un peu le trait sur le catholicisme comme seule vraie religion et ça en devient presque risible. Mais cela montre que ce livre aussi, certes qui n’a jamais prétendu être incréé ni détenir une vérité universelle, doit être lu avec recul et remis dans son contexte). Mais avec ce travail de prise de position sur un texte sacré et ce qu’il faut en penser selon lui, il légitime la place d’un laïque dans l’exégèse de textes sacrés. Une tradition qui s’installe alors et qui est salutaire pour qu’une religion évolue avec son époque et le contexte dans lequel elle se trouve.
Grâce à des penseurs comme Voltaire (mais bien sûr pas que lui), nous avons la chance que les religions historiquement majoritaires dans notre pays et notre continent aient été soumises à la critique et à l’interprétation, qu’elles évoluent (même s’il y aurait beaucoup à redire sur les lenteurs de ces évolutions, mais c’est un autre débat). Richard Malka plaide pour que la même chose soit possible pour la religion musulmane et c’est en cela qu’il se fait l’héritier de Voltaire. Et c’est en cela aussi que ce texte de Voltaire, tout obscur et rébarbatif qu’il peut être à certains égards, reste moderne.
Voici donc une lecture qui donne du fil à retordre, mais que j’ai apprécié de pouvoir faire. Je l’ai lu dans une édition gratuite, celle de la Bibliothèque numérique romande, mais je crois que je conseillerais à tout lecteur intéressé de se procurer une édition commentée (sans que je puisse en recommander une), afin de mieux comprendre et de mieux remettre dans son contexte les nombreux exemples dont Voltaire émaille son propos.