> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Cohen-Belle-du-Seigneur/4397

> De conception traditionnelle, cette collection a le mérite d'aborder l'œuvre intégrale sous des angles diversifiés. Outre le résumé détaillé des différentes parties et les commentaires composés qui le complètent, chaque ouvrage propose une synthèse littéraire assez riche : il y est question de l'auteur, des personnages, de la genèse et de l'architecture de l'œuvre mais aussi de ses particularités stylistiques, des réseaux d'intertextualité et des interprétations possibles. Par ailleurs, les documents situés en annexe offrent à l'élève la possibilité de se repérer rapidement dans l'œuvre : le lexique, l'index thématique et les citations retenues lui permettent de traiter aisément les sujets de dissertation et d'entretien oral. C'est donc une première approche qui a pour but de familiariser le lecteur avec l'œuvre en question. Elle lui en donne une vision synthétique et lui suggère des pistes de lecture pour l'analyse. À l'inverse, la bibliographie finale invite à enrichir ses connaissances au moyen d'études plus approfondies.
—Claire Mazurel, Amazon.fr

Pour un morceau, c'est un fin morceau! ( )

Il est rare que je puisse lire plus de 1000 pages et en savourer chacune. Pourtant, c'était le cas dans Belle du Seigneur, mélange rare de poésie, d'amour, de cynisme, de drôlerie où se côtoient tour à tour beauté et singeries, littérature et déblatérations, gros comique et finesse d'esprit.
L'histoire a ses faiblesses : les cousins qui notamment apparaissent comme des clowns et disparaissent aussi vite; le climat politique qui représente une telle menace, mais qui recule sans plus de conséquence; Ariane si naïve, si belle qu'elle est presque cruche et cette majesté de Solal trop vive trop crue. Par contre ce sont aussi ces tares qui donnent au roman son humanité : mélange de rêve, de folie et de cruauté. Magistral! ( )

Lu à Varsovie en 1992, et toujours sous le charme de cette prose cristalline ! ( )

Difficile pour moi de faire une note de lecture pour ce livre, qui fait partie des livres cultes pour moi. C'est au moins la troisième fois que je le lis.

Ce qui me frappe dans ce livre, c'est sa richesse. Au centre on a bien sûr l'histoire d'amour d'Ariane et de Solal, mais on y trouve aussi une multitude d'autres choses : critique de certaines bonnes familles genévoises, petit fonctionnaires minables, description de la famille juive de Thessalonique de Solal, etc., etc., etc. Ce qui me marque aussi, c'est à quel point il n'y a pas deux personnes qui ont été particulièrement touchées par le même aspect de ce livre : pour certains c'est l'histoire d'amour qui les as transportés, d'autres ont été époustouflés par la critique des familles de petite bourgeoisie, et ainsi de suite.
Pour moi, ç'avait toujours été la façon dont Solal séduit Ariane au Ritz. Sans vouloir dévoiler l'histoire, pour ceux qui m'ont lu, quand il dit "Voilà, c'est fini, je ne séduis plus", ce que je trouve sublime c'est qu'on sait que c'est un manège de séduction, et que malgré tout, il est inévitable d'être séduite... J'ai toujours eu l'impression en lisant ce livre que Solal, par sa grande compréhension des ficelles de la séduction, a atteint la perfection : qu'on sache (comme le lecteur) qu'il essaie de séduire, ou qu'on ne le sache pas (comme Ariane, que soit dit en passant j'ai toujours trouvée un peu niaise), on est séduite.

Cette lecture m'a surpris car, même si ce passage me semble toujours très bon, ce n'est plus cet aspect du livre qui m'a le plus marquée cette fois-ci. Alors que j'avais toujours trouvé Ariane niaise, un peu idiote et sans grand intérêt à par sa très grande beauté, j'ai eu à cette lecture plus de compassion pour elle. Et la façon dont Solal essaie d'entretenir la relation sur la durée m'a beaucoup plus intéressée que lors de mes précédentes lectures.
Pour finir, même si j'ai trouvé plus de qualités à Ariane que précédemment, je ne suis toujours pas sûre de comprendre pourquoi Solal est amoureux d'elle... ( )