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Chargement... Une fille, qui danse (2011)par Julian Barnes
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J’ai lu ce livre parce que j’avais fini le précédent (jusqu’à là je suis logique) et que n’ayant pas pris de secours, je me suis rabattue sur ma tablette, chargée d’ebooks au cas où (il n’y en a que dix parce qu’une tablette n’est pas une liseuse et donc je m’en sers pour autre chose que stocker des livres). J’ai choisi celui-là parmi les dix dont je disposais. Pourquoi j’ai voulu lire ce livre au départ ? (parce que en fait je l’ai pratiquement acheté à sa sortie). Parce que mon chef s’appelle Barnes et que quand il m’a engagé je croyais qu’ils étaient parents même très éloignés. En fait, non. Mon chef prononce son nom à la française (avec un accent sur le e même s’il n’y est pas, ne lit pas de littérature et ne parle que de géophysique). C’était donc un espoir déçu. J’ai donc remisé ce livre au fond de la mémoire de toutes les choses électroniques que je possèdent. Puis il y a eu le billet de Kathel qui me l’a remis en mémoire au début de l’année. J’ai su dès que j’ai commencé à lire ce livre que j’allais l’adorer. C’est tout ce que j’aime, tellement anglais, intelligent, plein de réflexions, lucide. Le monde s’efface autour de vous quand vous lisez ce livre car Tony Webster vous parle à vous, où en tout cas vous prend à témoin. De quoi ? me direz vous. Tony a la petite soixantaine, divorcé, fraichement retraité, relation cordiale avec sa fille. En apparence, tout va bien. Un jour il reçoit un courrier le ramenant quarante ans en arrière où il formait, avec trois amis, une bande d’amis, vivant ensemble leur adolescence et leur passage à l’âge adulte. Jusqu’au jour où l’un deux s’est suicidé. Fait qui a toujours été mystérieux et inexpliqué pour notre narrateur. Il va chercher une réponse quarante ans plus tard. Ce qui m’a particulièrement touché dans ce livre, c’est que le narrateur est normal. Il croit que la vie s’ouvre à lui à l’adolescence, que ce qu’il ressent est neuf, qu’il est plus intelligent. À soixante ans, il a compris que non, qu’il est médiocre (normal, quoi, car il n’a pas fait de grandes choses), qu’il n’a fait que poursuivre la vie de ses parents finalement (c’est le sens des extraits que j’ai mis en dessous). C’est vraiment ce qui m’a plus dans ce livre. C’est des réflexions que nous pourrions tous avoir à un moment de notre vie, nous retourner sur ce que l’on a fait et dire ben rien, finalement, en tout cas rien d’extraordinaire. Je trouve que ce livre a le mérite de poser cette question de manière honnête : est-ce qu’une vie où on se contente de suivre le flot et de faire de son mieux est une vie gâchée ? une vie non vécue, qui n’a servi à rien. J’ai trouvé que la réponse apportée par Julian Barnes est tout sauf grotesque car il ne répond pas à la question. C’est un peu une dictature de notre temps qui veut que tout ce qui soit fait soit utile et surtout visible. Tony Webster va à l’encontre de cela. Une vie réussie est-elle une vie médiocre (dans le sens de non palpitante, de non utile et efficace pour la société), tout simplement ? La plupart de romans et des auteurs auraient conclu qu’une vie médiocre était une vie inutile. Julian Barnes ne juge pas (en tout cas pas au travers de son narrateur). Une autre question abordée par l’auteur est celle de la mémoire et de l’histoire (avec h ou H). Nos souvenirs ne sont pas des faits mais sont plutôt la réécriture que nous en faisons en utilisant ce que nous voudrions y voir. À partir de ce point de vue, on voit Tony Webster changer plusieurs fois de versions pour finir par trouver une version qui semble cohérente avec plusieurs protagonistes. Cela donne lieu à de très belles phrases dans le roman sur ce sujet. Plus que les questions posées par l’auteur, je vous conseille ce livre pour l’atmosphère qui s’en dégage : une atmosphère de sérénité, celle d’un homme (l’auteur ou le narrateur) qui a réfléchit et qui regarde sa vie de manière honnête envers lui mais aussi envers son lecteur. C’est fait tellement intelligemment, c’est tellement bien écrit et traduit que vous ne pouvez pas louper ce livre ! En plus, il est sorti en poche depuis que je l’ai acheté. Des extraits C’est l’avantage que je l’ai lu en électronique. J’ai la flemme de les chercher dans un livre papier tandis que là Mantano a tout gardé dans sa tête, moins poreuse que la mienne. Le lycée se trouvait dans le centre de Londres, et chaque jour nous y venions de nos différents quartiers, passant d’un système de contrôle à un autre. À l’époque, les choses étaient plus simples : moins d’argent, pas de gadgets électroniques, peu de tyrannie de la mode, pas de petites amies. Il n’y avait rien pour nous distraire de notre devoir humain et filial qui était d’étudier, de passer les examens, d’utiliser les qualifications obtenues pour trouver un emploi, et puis d’adopter un mode de vie d’un inoffensif mais plus grand raffinement que celui de nos parents, qui approuveraient, tout en le comparant en eux-mêmes à celui de leur propre jeunesse, qui avait été plus simple, et donc supérieur. Rien de tout cela, bien sûr, n’était jamais dit : le très convenable darwinisme social des classes moyennes anglaises restait toujours implicite. [p.11] En ce temps-là, nous nous voyions comme des garçons maintenus dans quelques enclos, attendant d’être lâchés dans la vraie vie. Et quand ce moment viendrait, notre vie — et le temps lui-même — s’accélérait. Comment pouvions-nous savoir que la vraie vie avait de toute façon commencé, que certains avantages avaient déjà été acquis, certains dégâts déjà infligés ? Et que notre libération nous ferait seulement passer dans un plus vaste enclos, dont les frontières seraient d’abord invisibles. [p.12] Ma petite bibliothèque avait eu plus de succès avec Veronica que ma collection de disques. En ce temps-là, nos livres de poche avaient encore leur aspect traditionnel : Penguins orange pour la littérature romanesque, Pelicans bleus pour le reste. Avoir plus de bleu que d’orange sur vos rayons était une preuve de sérieux. Et, dans l’ensemble, j’avais suffisamment de titres honorables — Richard Hoggart, Steven Runciman, Huizinga, Eysenck, Empson… plus le Honest to God de monseigneur John Robinson, à côté de mes albums humoristiques de Larry. Veronica me fit le compliment de supposer que je les avais tous lus, et ne se douta pas que les bouquins les plus fatigués avaient été achetés d’occasion. Sa propre bibliothèque contenait beaucoup de poésie, sous forme de volumes ou de plaquettes : Eliot, Auden, MacNeice, Stevie Smith, Thom Gunn, Ted Hughes. Il y avait des volumes du « Club du Livre de gauche » d’Orwell et de Koestler, quelques romans du XIXe siècle reliés cuir, deux ou trois Arthur Rackham de son enfance et son livre-réconfort, I Capture the Castle. Je n’ai pas douté un seul instant qu’elle les avait tous lus, ni qu’ils étaient les bons livres à avoir. En outre, ils semblaient être une continuation organique de son esprit et de sa personnalité, alors que les miens me paraissaient foncièrement distincts de moi, s’efforçant de décrire un personnage que j’espérais devenir. [pp. 30-31] La loi, et la société, et la religion disent toutes qu’il est impossible d’être sain d’esprit et de corps et de se tuer. Peut-être ces autorités craignaient-elles que le raisonnement du suicidé ne remette en cause la nature et la valeur de la vie telle qu’elle était organisée par l’État qui payait le coroner ? [p. 62] Il avait aussi demandé à être incinéré, et que ses cendres soient dispersées, puisque la prompte destruction du corps était aussi un choix actif du philosophe, et préférable à l’attente horizontale de la décomposition naturelle dans la terre. [p. 63] Un Anglais a dit que le mariage est un long repas terne où le dessert est servi en premier. [p. 68] Ce qui n’avait d’abord été qu’une détermination à obtenir un bien qui m’avait été légué s’était transformé en quelque chose qui concernait ma vie entière, le temps et la mémoire. [p. 159] Que savais-je de la vie, moi qui avais vécu si prudemment ? [p. 174] Une fois n'est pas coutume, — et je vais faire plaisir à Olivier Mannoni le traducteur de Martin Suter et ancien président de l'ATLF (Association des Traducteurs Littéraires de France) qui avait écrit un commentaire en réponse à mon billet consacré au Diable de Milan — je vais débuter cet article en parlant traduction. Dans Une fille, qui danse, c'est d'abord la virgule figurant dans le titre qui m'a interpelé lorsque j'ai observé la couverture. Ensuite, j'y ai repensé et me suis interrogé sur son sens lors de la lecture. Il semblait seulement faire écho à un épisode anecdotique du livre — après tout pourquoi pas. Lorsque j'ai reposé le livre une fois terminé, cette question du titre m'agaçait encore l'esprit et j'ai donc vérifié ce qu'il donnait dans sa version originale — cette fois, je savais sans le moindre doute qu'il s'agissait d'une traduction — : The sense of an ending. Il n'y a pas besoin d'être très doué en anglais pour s'apercevoir que ces deux titres n'ont rien à voir. Pour en parler qui est mieux placé que le traducteur lui-même, Jean-Pierre Aoustin, que nous avons la chance de lire sur le blog de l'ATLF — tiens nous y revenons, désolé j'ai coupé deux commentaires car je ne voulais pas trop en dévoiler sur l'intrigue :
Intéressant non ? Mais je vais clore — pour l'instant — le chapitre traduction pour en revenir à ce livre qui est un roman sur la mémoire.
Celle d'un homme mûr qui revient sur son passé et plus spécifiquement sur ses jeunes années. Le livre est découpé en deux grandes parties. Dans la première, le narrateur évoque ses années de lycéen, les amis et les filles ou plutôt la fille. Dans la deuxième partie, il est au crépuscule de sa vie — plus prosaïquement à la retraite — et en fait le bilan. Le constat est assez mitigé, celui d'une vie simple, mais agréable disons moyenne, sans grande réussite ni grand échec. Enfin ce constat était vrai avant qu'il ne soit rattrapé par son passé sous la forme d'une lettre écrite dans sa jeunesse qui va remettre en cause l'édifice de la mémoire et, par ricochet, le bilan de sa vie. Pour en revenir à la traduction — le fil rouge de ce billet —, je l'ai trouvée particulièrement réussie, c'est d'ailleurs ce qui m'a poussé à en parler — la question du titre n'est qu'un prétexte intéressant, mais seulement un prétexte pour la mettre en valeur. Le texte est vraiment bien écrit, une vraie réussite, bravo monsieur Aoustin — en disant cela, j'espère ne pas vexer Julian Barnes qui y est certainement pour quelque chose lui aussi. Quant au roman je l'ai beaucoup apprécié également même si j'ai trouvé les deux grandes parties inégales. La première est passionnante alors que la seconde l'est moins malgré un dénouement à suspense qui ne la sauve pas vraiment. http://www.aubonroman.com/2013/04/une-fille-qui-danse-par-julian-barnes.html
By now, The Sense of an Ending by Julian Barnes has gained itself a reputation for being the novel you must read twice..... Nearly every paragraph in this book has multiple interpretations. Once all the questions are answered, the reader is left in the same state that Tony is in the book’s final pages—floored at life’s essential mysteries, and frustrated that they cannot be relived. Fortunately for us, we can just read the book again. Barnes' work is one in which, event-wise, not a whole lot happens. Unless we’re talking about the events of the brain and the tricks of time and memory. If that's the case, then Barnes has impressively condensed an undertaking of biblical proportions into a mere 163 pages. A man's closest-held beliefs about a friend, former lover and himself are undone in a subtly devastating novella from Barnes. It's an intense exploration of how we write our own histories and how our actions in moments of anger can have consequences that stretch across decades. The novel's narrator, Anthony, is in late middle age, and recalling friendships from adolescence and early adulthood. What at first seems like a polite meditation on childhood and memory leaves the reader asking difficult questions about how often we strive to paint ourselves in the best possible light. Fait l'objet d'une adaptation dansPrix et récompensesDistinctionsListes notables
Tony, retrait divorc l'existence terne, se souvient quarante ans aprs qu'il aurait d pouser Veronica. Mais elle lui avait prfr Adrian, le plus brillant de ses camarades et son meilleur ami, et peu aprs l'envoi par Tony d'une lettre pleine de rage et de dception, Adrian s'tait suicid. Aucune description trouvée dans une bibliothèque |
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)823.914Literature English & Old English literatures English fiction Modern Period 1901-1999 1945-1999Classification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:
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"Je n'ai rien pigé", ai-je envie d'écrire pour imiter l'accusation de Veronika à Tony,qui lui serine à longueur de livre "tu ne piges rien, tu n'as jamais rien pigé". Et bien, je n'ai rien pigé jusqu'au bout. Et si tout au long du livre, j'ai trouvé la narration fort bien menée et l'écriture assez belle, bien que lue en traduction, ayant refermé le livre, je m'en viens à penser : quelle névrose, avec un brin de perversion. C'est comme si le soufflé était tout à coup retombé. Dommage. ( )