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Les soixante-quinze feuillets. Et autres manuscrits inédits

par Marcel Proust

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2211,016,033 (4.33)Aucun
"Graal proustien, les "soixante-quinze feuillets" de très grand format étaient devenus légendaires. La seule trace qui en existait était l'allusion qu'y faisait Bernard de Fallois, en 1954, dans la préface de Contre Sainte-Beuve. En 1962, ils n'avaient pas rejoint la Bibliothèque nationale avec le reste des manuscrits de l'auteur de Swann. Leur réapparition en 2018 à la mort de Fallois, après plus d'un demi-siècle de vaines recherches, est un coup de tonnerre. Car les insaisissables "soixante-quinze feuillets" de 1908 sont une pièce essentielle du puzzle. Bien antérieurs à Contre Sainte-Beuve, ils ne font pas que nous livrer la plus ancienne version d'À la recherche du temps perdu. Par les clés de lecture que l'écrivain y a comme oubliées, ils donnent accès à la crypte proustienne primitive. "Un livre est un grand cimetière où sur la plupart des tombes on ne peut plus lire les noms effacés", lit-on dans Le Temps retrouvé : mais ici, le temps n'a pas encore effacé tous les noms."--Page 4 of cover.… (plus d'informations)
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On avait fini par douter de l’existence de ces fameux feuillets que Bernard de Fallois a gardés pendant des décennies. En 2018, à la mort de l’éditeur, on a enfin accès au Graal : il s’agit des pages de la genèse de La Recherche. C’est comme la découverte d’une crypte longuement cachée sous une sublime cathédrale, on réalise un fantasme.
Ces feuillets sont particulièrement émouvants car Marcel Proust y livre sans détours des éléments de son enfance (les prénoms de sa mère et de sa grand-mère sont inchangés) et de l’enfant qu’il était lui-même : une sensibilité extrême à la limite de la pathologie fait de lui un jeune garçon angoissé et plutôt malheureux mais néanmoins capable d’éprouver les joies les plus vives et inaccessibles au commun des mortels. Un enfant qui aime sa mère à la folie et dont la moindre séparation d’avec elle le plonge dans d'affreux tourments ; dans ces feuillets, les deux différentes versions sur le fameux baiser maternel du soir sont plus poignantes que la version qui figurera dans l'oeuvre finale.
Il y introduit d’autres thèmes centraux de son grand œuvre, dont celui de l’homosexualité et de la judéité. Parmi les assez nombreuses découvertes et constats d’opérations de camouflage que l’on fait, on apprend que le personnage de Swann a été directement inspiré par son oncle Louis Weil, que sa judéité fait craindre d’être méprisé.
Ces feuillets sont donc les premières couches d’un remarquable palimpseste que Proust modifiera, enrichira, approfondira, colorera de sa plume qui n’a cessé de s’affiner, jusqu’à la création d’un roman en sept volumes composé de 1,5 million de mots.
Lire Marcel Proust n’est pas un acte de lecture ordinaire. C’est une expérience sensible qui convoque tous les sens, un temps de pleine conscience et comme suspendu, proche de celui qu’offre la méditation. Il fallait la sensibilité totalement hors norme d’un Marcel Proust associé à son incomparable génie littéraire pour parvenir à restituer ce qui n’est pas dicible. On peut apprécier tout à la fois le romancier, le philosophe, le poète, le psychologue fulgurant et visionnaire… et même le neuroscientifique, les experts de la mémoire admettant qu’il avait eu l’intuition de mécanismes qui n’ont été théorisés qu’a posteriori.
Merveilleux et inépuisable Proust qui nous rappelle encore et toujours que l’on peut tout ressentir plus intensément, plus profondément, plus pleinement.

Extrait d’une des scènes du « baiser du soir » :
"[…] je me sauvais, mais je sentais que mon cœur ne pouvait venir avec moi et était resté près de Maman qui ne lui avait pas donné par son baiser habituel licence de la quitter et de m'accompagner. J'essayais de dompter mon angoisse tant que je restais en bas, m’efforçant de ne pas penser au moment (il n'y avait plus que dix minutes) où il faudrait monter, je m'efforçais de lire quelques lignes d'un livre, de regarder les belles roses, d'écouter un piano qu'on entendait dans la maison à côté, mais rien ne peut pénétrer dans le cœur quand on a trop de chagrin, les plus belles choses restent en dehors. C'est ce qui donne aux personnes inquiètes ce grand regard vide où l'on voit que rien n'entre en elles de ce qu'on leur dit, des choses qu'elles voient, des belles choses, ou des choses gaies. Regard convexe comme est devenue leur âme, tendant sa préoccupation vers le dehors et n'en laissant rien pénétrer en soi. J'avais beau ne pas vouloir anticiper sur ma souffrance j'étais déjà arrivé en pensée dans le vestibule, au pied de cet escalier qui montait à ma chambre et dont chaque marche ne m'aurait pas été plus cruelle à monter que s'il avait conduit à la guillotine." ( )
  biche1968 | Jul 7, 2022 |
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Nom de l'auteurRôleType d'auteurŒuvre ?Statut
Marcel Proustauteur principaltoutes les éditionscalculé
Mauriac Dyer, NathalieDirecteur de publicationauteur secondairequelques éditionsconfirmé
Tadié, Jean-YvesPréfaceauteur secondairequelques éditionsconfirmé

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Épigraphe
/
Dédicace
/
Premiers mots
En 1949, Suzy Mante-Proust avait confié à Bernard de Fallois le classement du fonds manuscrit qu’elle avait reçu en 1935 de son père, le docteur Robert
Proust, frère cadet de Marcel Proust, après qu’il en eut lui-même hérité à sa
mort en 1922
Le moment sacré
(Jean-Yves Tadié)

Les voici donc, ces soixante-quinze feuillets si longtemps cachés, si longtemps attendus et devenus légendaires ! [...]
Le manuscrit
(Nathalie Mauriac Dyer )

Lors de leur découverte au domicile de Bernard de Fallois les « soixante-quinze feuillets » – exactement : soixante-seize pages écrites – étaient rangés dans une chemise cartonnée bordeaux de format standard, étiquetée de sa main « Dossier 3 », cette étiquette masquant une première inscription.
[...]
note sur la présente édition
(Nathalie Mauriac Dyer )

Principes d’établissement du texte

La rédaction des « soixante-quinze feuillets1 » s’est échelonnée entre les premiers mois et l’automne de 1908 ; leur élaboration a peut-être commencé dès la fin de 1907. [...]
Les soixante-quinze feuillets

Une soirée à la campagne

On avait rentré les précieux fauteuils d’osier sous la vérandah car il commençait à tomber quelques gouttes de pluie et mes parents après avoir lutté une seconde sur les chaises de fer étaient revenus s’asseoir
à l’abri. [...]
Citations
Derniers mots
Notice de désambigüisation
Directeur de publication
Courtes éloges de critiques
Langue d'origine
DDC/MDS canonique
LCC canonique

Références à cette œuvre sur des ressources externes.

Wikipédia en anglais

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"Graal proustien, les "soixante-quinze feuillets" de très grand format étaient devenus légendaires. La seule trace qui en existait était l'allusion qu'y faisait Bernard de Fallois, en 1954, dans la préface de Contre Sainte-Beuve. En 1962, ils n'avaient pas rejoint la Bibliothèque nationale avec le reste des manuscrits de l'auteur de Swann. Leur réapparition en 2018 à la mort de Fallois, après plus d'un demi-siècle de vaines recherches, est un coup de tonnerre. Car les insaisissables "soixante-quinze feuillets" de 1908 sont une pièce essentielle du puzzle. Bien antérieurs à Contre Sainte-Beuve, ils ne font pas que nous livrer la plus ancienne version d'À la recherche du temps perdu. Par les clés de lecture que l'écrivain y a comme oubliées, ils donnent accès à la crypte proustienne primitive. "Un livre est un grand cimetière où sur la plupart des tombes on ne peut plus lire les noms effacés", lit-on dans Le Temps retrouvé : mais ici, le temps n'a pas encore effacé tous les noms."--Page 4 of cover.

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