Sammy et Kimmy sont des stars des réseaux sociaux, constamment mis en scène sur YouTube et Instagram par une mère fascinée par la télé-réalité. Un roman glaçant, entre roman policier, documentaire et dystopie, sur la société de consommation, l’addiction aux réseaux sociaux, la mise en scène de l’image, l’enfance volée et la perte du sens des réalités. Un livre qui se lit d’une traite, mais cependant plus pour ses descriptions sociétales et dénonciatrices que pour ses qualités purement littéraires. ( )

Delphine de Vigan s’attaque à une réalité qui ne trouve son sens que dans le vice du virtuel. Êtres cabossés et animés par cet espoir aveugle d’exister sous le seul regard des autres qui ne s’expriment alors que par des chiffres, des symboles ou quelques expressions calibrées. Des milliers de « like », mais jamais de « je t’aime ». Une illusion d’autant plus cruelle quand les enfants sont exposés. Si c’est offert et gratuit, c’est qu’ils sont le produit.

Le texte est fluide, les personnages caractérisés au mieux. Si l’on prend parti, ce n’est pas pour accabler celle qui s’obstine à vivre son rêve pailleté en l’imposant à son entourage. Le faux-suspens s’essouffle progressivement, mais gagne en intérêt grâce à un saut dans le temps opportun. Celui-ci rappelle que notre monde aujourd’hui à tout d’une dystopie. ( )

Le thème du livre : les méfaits des réseaux sociaux, les parents inconscients et qui exploitent les images de leurs enfants, c'est d'actualité, et ça fait froid dans le dos. Mais D. Le Vigan semble hésiter à chaque page entre écrire "vrai roman" et écriture ou un documentaire... cela donne un livre intéressant mais un peu ennuyeux. ( )