Remarquable essai. Alessandro Baricco s'adresse au lecteur, l'interpelle, avec beaucoup d'humour et dans un style très fluide qui nous donne l'impression d'écouter l'auteur plutôt que le lire, de suivre le cheminement de sa pensée alors que tout est déjà très analysé, réfléchi et strucuturé.
Alessandro Baricco s'interroge sur cette révolution numérique en posant comme postulat que ce n'est pas la technologie qui a fait évoluer les mentalités mais bien au départ la volonté de sortir des mentalités du XXème siècle pour éviter le renouvellement des horreurs tragiques de ce siècle. Très majoritairement mener par des jeunes hommes, blancs, américains, ingénieurs, scientifiques, ce changement de civilisation repose sur le choix du mouvement, sauter les étapes, éviter les médiations, dématérialiser l'expérience, faire confiance aux machines et à l'interface homme-clavier-écran, remonter à la surface, intervenir sur les outils au lieu de lancer une guerre des idées, inventer des instruments et non pas des systèmes philosophiques, tout ces principes supportés par l'esprit du jeu video (score, amusement, apprentissage en avançant,..) et de la globalité (tout à porté de doigt)
Il découpe cette analyse en trois étapes, l'ère classique, l'ère de la colonisation et enfin l'ère du Game.
Alessandro Baricco analyse profondément l'émergence de ce changement de civilisation, identifie les dangers (égoïsme de masse par exemple) sans non plus refusé cette évolution car pour lui ce mouvement est inéluctable.
A la fin de son essai, il analyse l'impact de la révolution numérique sur deux thèmes, la vérité et l'art. ( )