Le livre est basé sur des faits vécus, c'est-à-dire l'histoire de Fernand Iveton, un ouvrier communiste algérien accusé de terrorisme après avoir posé dans une usine une bombe qui n'a pas explosé et qui n'aurait vraisemblablement causé que des dommages matériels. Il s'agit du premier roman de l'auteur.

Ce n'est pas mal fait, ce n'est pas inintéressant, mais ce n'est pas pour moi. Le style principal de l'auteur consiste à enchaîner les faits l'un après l'autre avec pour seul répit les paroles rapportées des personnages (pas de dialogue direct). On peut ouvrir le livre à n'importe quelle page et trouver des passages de ce type: "À quelques pas de la jeep, deux gardiens se tiennent près de Fernand. Ils ne quittent pas des yeux l'imminent assaut. Un des soldats frappe à la porte, attend une réponse, rien, il fait un signe de la main et s'écarte sur le côté, trois soldats derrière lui l'enfoncent. Les deux gardes plissent des yeux pour n'en rien rater. Fernand regarde derrière lui..." (page 38).

Il en résulte une écriture que j'ai trouvée sèche et froide. J'ai eu très peu d' empathie pour les personnages, lesquels étaient en fin de compte plutôt plats puisqu'on les voyait quasiment uniquement de l'extérieur. Fernand se faisait torturer à coup de chocs électriques sur les testicules, et ça me laissait complètement indifférente.

L'histoire en tant que telle n'est pas inintéressante et n'est certainement pas dépourvue d'intérêt. Si le style narratif de type énoncé des faits (qui est plutôt à la mode, il faut bien le reconnaître) vous plaît ou à tout le moins ne vous rebute pas, ce livre peut très bien vous convenir. ( )