> « Les histoires, les contes de fées, les mythes aiguisent notre vision des choses en nous aidant à mieux les comprendre, de sorte que nous pouvons retrouver et suivre la piste tracée par la nature sauvage. L’enseignement des contes nous donne la certitude que la piste n'a pas disparu... »
- Clarissa Pinkola Estés, Femmes qui courent avec les loups

> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Pinkola-Estes-Femmes-qui-courent-avec-les-loups/2...
> BAnQ (Dubé J., Le monde est un théâtre, 1998, Automne 1998, vol. 1, no 2) : https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/4271103
> Psychologies magazine : https://fr.calameo.com/books/0000483785bc16b3d04fd

> FEMMES QUI COURENT AVEC LES LOUPS, par Clarissa Pinkola Estés (éd. Grasset). — Sous-titré « Histoires et mythes de l'archétype de la femme sauvage » : c'est un livre passion - et qui ne manquera pas d'en soulever, avec ses défenseurs enchantés et ses détracteurs horrifiés. Une lecture qui bouleverse, nourrit, métamorphose. Une sorte de miroir initiatique qui, fidèle à la vocation des contes qu'il revisite, propose à qui veut bien s'y contempler les clés d'une intime libération.
Libérer quoi ? Libérer qui ? La femme sauvage, répond l'auteur - laquelle doit à son expérience de psychanalyste jungienne et de contadora-curandera, héritière d'une double lignée de conteurs-guérisseurs d'Amérique latine et d'Europe de l'Est, le génie de revivifier les histoires millénaires qu'elle transmet.
La femme sauvage ? Cette folle, cette primitive ? Cette hystérique aux allures de sorcière dont les actes sont imprévisibles et les désirs menaçants, puisque réfractaires à toute forme de soumission ? Oui et non. L'archétype de la femme sauvage représente la nature féminine instinctive, qui ne rend folle - ou résignée - qu'à force d'être ignorée, jugulée, saccagée par une culture qui, jusque chez les femmes battantes et combattantes, s'obstine à la nier. Elle est la criatura qui, nous dit l'auteur, au coeur de toute femme murmure sa soif d'âme, appelle, supplie, tempête au besoin lorsqu'on ne l'entend pas. Elle est le guide intérieur sur les sentiers de la vie, le mentor sauvage qui préside à la naturelle alternance de nos cycles intérieurs d'action et de retrait, de parole et de silence, de naissance, de mort et de renaissance. Elle est l'inspiratrice de nos dons, de nos rêves, de nos désirs, qui insuffle une vie jaillissante à quiconque la retrouve et écoute ses conseils empreints d'une infinie sagesse.
Sur les traces de Baba Yaga, du Vilain peti canard, de La petite marchande d’allumettes et d'une quinzaine d'autres histoires, en rusant avec Barbe-Bleue et ses frères prédateurs sous tous les masques qu'ils savent prendre, C. Pinkola Estés désigne les mille chemins qui ramènent la femme en sa demeure, auprès de sa nature instinctuelle. Avec une générosité débordante et un enthousiasme contagieux, elle décrypte les mystères, nomme les pièges et dévoile les remèdes à l'étouffement de l'âme et de ses intuitions. Elle invite, en somme, ses lectrices à recouvrer la liberté des Femmes qui courent avec les loups, qui vibrent, qui dansent et, riches de dons immémoriaux, partagent avec le monde leur vitalité créatrice. (Laurence VIDAL)
—Nouvelles Clés, (12), Hiver 1996, (p. 73)

> VOUS AVEZ DIT SAUVAGE ?, par Florence Vertanessian. — Il y a quelques années, lorsque j'habitais à Paris, mes bains de soleil estivaux prenaient des allures de grillade. Une fois installée dans le sud, j'ai arrêté ces expositions impensables dans la durée. D'ailleurs, je n'en avais plus envie. Aujourd'hui, en observant certains vacanciers emportés par leur appétence, je me dis que rares sont les gens des villes à posséder une culture solaire qui ne se réduise pas à l'utilisation adéquate d'un certain type de crème pour protéger les peaux, ni à aucun dosage d'exposition, mais à un art de vivre global qui se construit dans le temps et l'espace, entre le feu du ciel et le feu de l'enfer… celui qui transforme et celui qui anéantit. Trop se carencer de terre, de ciel et d'eau fortifie un mouvement simple et naturel en désir indompté, puissant, parce que longtemps contenu.
Mais il se peut que cette façon singulière de se calciner, comme la réminiscence d'un culte primitif, nous replace dans le rapport élémentaire que nous entretenons avec le monde. Ce rite d'adoration semble venir de loin tellement il s'enfouit en nous, bien au-delà de nos références culturelles immédiates, géographiquement et temporellement parlant.
S'apparente-il à la "Danse du soleil " célébrée par une vingtaine de tribus d'indiens de la Prairie Nord américaine ? Chez les Sioux du Dakota, de jeunes hommes dansent quatre jours, torse nu exposé au feu de l'astre, en le fixant sans manger, ni boire. Difficile de comprendre la vénération de ces peuples pour le soleil du point de vue d'un être civilisé qui se nourrit de tomates poussées sur du sérum, mûries à la lampe puis dans des caisses.
"Nous éprouvons tous un ardent désir, une nostalgie du sauvage. Dans notre cadre culturel, il existe peu d'antidotes autorisés à cette brûlante aspiration. On nous a appris à en avoir honte. Nous avons laissé pousser nos cheveux et nous en sommes servis pour dissimuler nos sentiments, mais l'ombre de la femme sauvage se profile toujours derrière nous, au long de nos jours et de nos nuits. Où que nous soyons, indéniablement, l'ombre qui trotte derrière nous marche à quatre pattes", argue la géniale Clarissa Pinkola Estés dans son oeuvre "Femmes qui courent avec les loups". Qu'entendre par le mot sauvage ? Sous la plume de Clarissa Pinkola Estés, ce mot fait référence à une certaine authenticité issue de notre moi primitif. Moi primitif que l'on s'évertue à étouffer s'il ne correspond pas aux espaces d'exutoire tolérés ici et maintenant pour l'exprimer. Par exemple, hurler devant votre poste de télévision ou au milieu d'une foule en transe en assistant à un match de football semble plus normé que cette fameuse cérémonie sioux, longtemps interdite. Chassez votre lapin pour le manger plutôt que d'acheter une pauvre bête d'élevage industriel fera de vous un sale con facho, mais descendre une piste de ski à 150km ou mieux participer au Paris-Dakar vous mènera sur les marches du podium. Nos pulsions sont là et bien là, il s'agit pour la société de les canaliser vers le " Tout à l'ego ". Allez-y, assouvissez vos instincts d'armateur, dégazez vos pétroliers en pleine mer, mais ne nagez pas à poil, vous passeriez pour un rebelle.
*Florence Vertanessian a publié aux Editions du Félin " Le Guide des Spiritualités en France ”
—Infos Yoga, (44), Oct./Nov. 2003, (p. 7) ( )

Un livre qui a changé ma vie, vraiment.
A lire absolument! ( )