Un professeur confront? au suicide d'un de ses ?l?ves va voir sa perception du monde changer ?Au nombre de ses dons, Jacques-?tienne Bovard poss?de celui du monologue int?rieur. Huis clos de la conscience dans lequel le personnage d?marque ses l?chet?s intimes, avec une sorte de joie f?roce ? pi?tiner sa propre image. Naus?e de l'?me qui le fait descendre dans ses t?n?bres, mais qui lui donne aussi une chance de reprendre possession de lui-m?me. Dans ses nouvelles, Bovard d?crit des existences clou?es au sol, retenues par la peur, la convention, la prudence helv?tique qui est une vari?t? de nanisme moral (lire Nains de jardin, Campiche, 1996). Dans ses romans, il montre en revanche une m?tamorphose possible : un chemin pour s'?lever un peu au-dessus de soi-m?me, ? hauteur d'homme, rien de plus. Demi-sang suisse (Campiche, 1994) faisait passer cette initiation par la m?diation du cheval. Dans Les Beaux Sentiments, elle s'op?re au contact des ?l?ves, personnage collectif, avec ses voix multiples, qui donne au jeune Aubort la volont? de ± ne plus jamais se rasseoir dans sa m?diocrit? . Un roman qui montre l'impact d'un choc ?motionnel, l'importance d'un d?clic qui peut changer un homme du tout au tout EXTRAIT Il a eu beau s'y attendre, respirer aussi calmement que possible en montant l'escalier, d?s les premi?res marches son estomac s'est crisp?, et sa bouche, au moment de pousser la porte, manque de salive. Angoisse de rempla?ant, de stagiaire au matin de sa premi?re journ?e, par trop ridicule apr?s cinq ans de m?tier, enfin comme si la Salle des ma?tres pouvait avoir quelque chose de mena?ant, comme si tout n'allait pas se passer aussi bien, aussi naturellement qu'? l'ordinaire? Demi-heure d'avance, mais beaucoup de coll?gues d?j?, press?s autour des armoires, des ordinateurs, de la photocopieuse qui tourne sans discontinuer? Facile, dans cette effervescence, d'aller inaper?u jusqu'aux tables du fond poser sa serviette, et de v?rifier que rien n'y manque : agenda, bloc-notes, Tartuffe, Le Horla, En attendant Godot, relus et annot?s encore pendant les vacances, sur lesquels il pourrait sur-le-champ repasser sa licence? CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE "Avec Les Beaux Sentiments, Jacques-?tienne Bovard a ?crit son meilleur roman." - Michel Aud?tat, L'Hebdo "On retrouve ici les qualit?s de Jacques-?tienne Bovard. La nettet? du style. L'observation clinique (la salle des ma?tres, la soci?t? des ± coll?gues ?). La facult? d'?mouvoir sans jamais mettre le pied dans la m?lasse. [... ] Ce n'est pas un roman sur le blues professoral. Ni sur la jeunesse d?sabus?e. Encore moins sur les ± beaux sentiments : mais sur un homme qui se bat avec cette id?e, et par l? m?me s'?l?ve." - Michel Aud?tat, L'Hebdo A PROPOS DE L'AUTEUR Jacques-?tienne Bovard est n? ? Morges en 1961. Parall?lement ? son m?tier de ma?tre de fran?ais, il b?tit une uvre compos?e essentiellement de romans et de nouvelles, la plupart ancr?s dans les paysages et les mentalit?s de Suisse romande, qu'il consid?re comme un terreau hautement romanesque ? maints points de vue. Couronn? de nombreux prix, Jacques-?tienne Bovard fait partie des auteurs suisses romands les plus r?guliers et les plus largement reconnus par le public.