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Chargement... Un cœur simple (1875)par Gustave Flaubert
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Inscrivez-vous à LibraryThing pour découvrir si vous aimerez ce livre Actuellement, il n'y a pas de discussions au sujet de ce livre. > Babelio : https://www.babelio.com/livres/Flaubert-Trois-contes--Un-coeur-simple-La-legende... > L'histoire d'une servante, partagée entre dévouement et dévotion, affection et affliction, racontée par Flaubert (et parodiée par Proust). —Revue de presse Celles et ceux qui cherchent à lire cette nouvelle sans avoir à prendre l'intégralité des "Trois contes" seront satisfaits par cette édition, tournée tout de même plus vers un jeune public par le nombre de renvois à des bas de pages pour les mots qu'utilise Flaubert. La typographie est très agréable et la nouvelle est précédée d'une bonne préface expliquant bien les intentions littéraires de l'auteur sans toutefois tomber dans des explications trop longues pour un public de collégiens. A ce petit prix-là, c'est vraiment d'un bon rapport qualité prix et puis, disons-le, c'est un plaisir de lire Flaubert et de voir tous les efforts qu'il a fait pour décrire avec le plus de simplicité possible cette vie où rien ne se passe. L'exercice est assez formidable ! Flaubert est à la fois très tendre envers son coeur simple et en même temps très acide envers la société de son époque et ces petits bourgeois qui essayaient d'en imposer à de plus humbles qu'eux. J’avais lu ce livre adolescente, et n’en avait pas gardé un bon souvenir, restant hermétique à cette vie de femme vivant toujours au service des autres au point d’en oublier sa propre vie. Je ne crois pas que je pouvais alors sinon comprendre du moins être sensible à cette résignation et cet effacement. Au détour d’une émission de radio hélas disparue (Littératures sans frontières, sur RFI, qui a mis à l’honneur en juillet dernier différents textes du XIXème siècle), je me suis laissée bercer par la voix tranquille de Marie-Christine Barrault dont la diction monocorde et pourtant mélodieuse s’accorde très bien et avec l’histoire et avec l’écoute. Cette nouvelle approche du texte m’a permis d’en ressentir toute la triste beauté, toute la mélancolie du personnage et de l’auteur qui lui-même voyait disparaître dans la mort plusieurs de ses attaches. Un texte dont il ne faut probablement pas trop faire l’exégèse et qui doit souffrir injustement d’être au programme scolaire. Un texte qui gagne probablement à être découvert à l’âge d’une certaine maturité. Un texte qui, s’il ne me réconcilie pas avec Flaubert m’a émue. Félicité qui a cinquante ans, est au service de Mme Aubain, veuve endettée et mère de deux enfants, qui a dû emménager dans une maison héritée de ses ancêtres à Pont-l'Évêque. Servante modèle, Félicité est entrée au service de Mme Aubain à l'âge de 18 ans suite à une déception amoureuse - l'homme qu'elle aimait s'est marié avec une vieille femme pour échapper à la conscription -. Félicité s'occupe des enfants de Mme Aubain, Paul et Virginie, âgés de sept et quatre ans puis Paul va quitter la maison pour suivre des études au collège de Caen. Félicité souffre d'abord de ce départ puis se trouve consolée par une nouvelle distraction : le catéchisme quotidien de Virginie. Mais la fille de Mme Aubain part bientôt poursuivre son éducation chez les Ursulines à Honfleur. Félicité va alors reporter son amour sur son neveu Victor qui s'engage pour un voyage au long cours dont il ne reviendra pas. Quelque temps après, Virginie meurt d'une fluxion de poitrine. Félicité, seule, voue alors une immense tendresse à Loulou, un perroquet dont on lui a fait cadeau. Suite à une angine, la servante devient sourde; ainsi isolée du monde, elle ne perçoit plus que la voix de son perroquet quand un matin d'hiver elle découvre Loulou mort. Sa douleur est tellement grande que suivant le conseil de Mme Aubain, Félicité décide de le faire empailler. Après la mort de Mme Aubain, la pauvre servante reste dans la maison invendue qui se dégrade peu à peu. Ayant contracté une pneumonie, Félicité ne vit plus que dans l'unique souci des reposoirs de la fête-Dieu. Elle décide même d'offrir Loulou empaillé pour orner le reposoir situé dans la cour de la maison de Mme Aubain. Pendant que la procession parcourt la ville, Félicité agonise et dans une ultime vision, le Saint-Esprit lui apparaît sous l'aspect d'un gigantesque perroquet. aucune critique | ajouter une critique
Appartient à la série éditorialeEst contenu dansOpere vol. 2 - 1863-1880 par Gustave Flaubert (indirect) Flaubert. Oeuvres. Tome 2/2 (La Pléiade, 19 36) par Gustave Flaubert (indirect) Contient un guide de lecture pour étudiantListes notables
Pendant un demi-Siécle, les bourgeoises de Pont l'Évêque envièrent à Mme Aubain sa servante Félicité. Aucune description trouvée dans une bibliothèque |
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)843.8Literature French French fiction Later 19th century 1848–1900Classification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:
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En tout cas, cette lecture avait un air de déjà vu, même si les détails m’avaient échappé. Elle est d’une immense tristesse, une tristesse tranquille, celle d’une vie morne et sans espoir, celle de Félicité, l’ironiquement nommée, la bonne de Mme Aubain, que la vie a malmenée mais qui demeure pourtant pleine d’un dévouement simple et d’une droiture sans égal. Félicité est une femme simple comme son cœur, et ce qui lui confère un caractère d’héroïne tragique, c’est qu’elle n’aspire à rien, elle vit sa vie comme elle est, sans demander plus, sans rien demander, même. Elle prend tout comme cela vient, et ce tout ne sera qu’épreuves ou déceptions, mais jamais Félicité ne se plaindra, jamais elle ne se dira que l’herbe est plus verte dans le champ du voisin. Elle continuera sa vie, effacée et efficace, trouvant son bonheur dans une abnégation totale et une fidélité sans faille.
Gustave Flaubert décrit cette Félicité, cet archétype de femme qui n’a probablement jamais existé, avec beaucoup de tendresse et de délicatesse. Malgré ses attachements excessifs, ses naïvetés, sa dévotion un peu mystique et franchement hérétique, Flaubert ne se moque jamais, il ne s’apitoie pas non plus. Il dit les choses et en les disant dans leur simplicité, leur nudité, il donne par procuration ses lettres de noblesse à Félicité, il donne un sens à une vie qui n’en a peut-être pas eu. Flaubert voulait écrire un livre où il ne se passe rien, il y réussit ici, en transformant ce rien en quelque chose qui remue le cœur.