> L'HOMME RÉVOLTÉ, par Albert Camus. — Camus expose différentes attitudes de révolte dans l'histoire. Par exemple, il parle des romantiques qui se révoltent contre l'indifférence divine, des nihilistes qui affirment que tout est permis s'il n'y a pas de Dieu. Yvan Karamazov met la justice au-dessus des voies de Dieu. Soit Dieu est tout-puissant et malfaisant, soit bienfaisant et stérile dit Camus. Il rejete la révolte de Sade et de Nietzsche, qualifie d'«adolescente» celle de Lautréamont. Il met la justice au-dessus de la liberté humaine. Camus parle aussi de Hegel, Marx et du fascisme d'Hitler et de Mussolini. Finalement, il affirme que la liberté absolue est la loi du plus fort et qu'elle est une entrave à la justice. Camus est pour la révolte mais contre la révolution parce qu'elle utilise des moyens contraires à ses principes en vue de la fin et parce qu'elle préfère un homme abstrait à un homme réel. Pousser trop loin une idée risque la négation de certaines valeurs fondamentales. La fin ne justifie pas les moyens. Camus désapprouve aussi fermement le terrorisme. Il croit qu'il n'y a pas une vérité qui vaille la peine qu'on tue en son nom. Il oppose aux extrémistes une pensée du midi, c'est-à-dire un non révolté à la condition humaine et un oui à la vie. Pour lui, la révolte implique une solidarité humaine: je me révolte, donc nous sommes. dit-il. Finalement, l'injustice, le crime, la faute, la culpabilité, l'innocence, le suicide et la révolte sont des leitmotivs de L'homme révolté.
-- S'il n'y a pas de sens à la vie, les actes ont-ils tous la même valeur? S'il n'y a pas de vérités, tout est-il permis? Dans un monde absurde il faut se créer des points de repère, des valeurs. C'est le cas de Camus qui est un athée humaniste. Il cherche une morale sans Dieu et sans système. Son livre indique le chemin à suivre pour ceux qui vivent une crise post-moderne, une anomie. Camus veut freiner la démesure des croyants et des athées en expliquant la nécessité des compromis, ce qui vise par ailleurs la mondialisation d'aujourd'hui et le cosmopolitisme croissant des pays. Enfin, L'homme révolté pose une réflexion sur le terrorisme, sujet éminemment actuel. Que de crime commet-on au nom de la liberté dit Camus. L'impérialisme américain d'aujourd'hui entre en compte.
—Gabrielle Roy, Outremont (ICI.Radio-Canada.ca)

> L'HOMME RÉVOLTÉ, par Albert Camus. — Essai majeur de l'oeuvre d'Albert Camus, L'Homme révolté est un livre prophétique sur la situation politique et sociale de la France des années cinquante. Marquant l'engagement philosophique de Camus, cet ouvrage est une relecture personnelle des grandes étapes de l'esprit de révolte, de la Révolution française à la Révolution russe. Les grands penseurs, de Sade à Nietzsche en passant par Marx ou Saint-Just sont évoqués et analysés, de même que les grands courants de pensée à la marge ou aux extrêmes, des nihilistes aux surréalistes en passant par les anarchistes ou les royalistes.
Grand essai érudit et cultivé, dans l'esprit de l'honnête homme, cet ouvrage aborde la révolte sous ses aspects métaphysique, historique, et artistique. Plus que de toutes autres de ses oeuvres, on retrouve ici exprimée l'évolution de l'esprit contestataire de Camus, qui fait de cet essai un classique absolu. L'Homme révolté est une sorte de Lipstick Traces avant l'heure, en moins rock'n'roll certes mais tout aussi remarquable.
—Florent Mazzoleni - Amazon.fr

> L'homme révolté, de Albert CAMUS (Paris, Gallimard, 1951, in-12, 382 pages.)
Se reporter au compte rendu de E. B.
In: Revue Philosophique de la France et de l'Étranger, T. 143 (1953), pp. 125-127… ; (en ligne),
URL : https://drive.google.com/file/d/1-rrWD67O-ClCeH2sO9qwMMPKJZtt5TQP/view?usp=shari...

> L’Homme révolté, par Albert Camus.
Se reporter au compte rendu de ?
In: Revue de Métaphysique et de Morale, 57e Année, No. 1 (Janvier-Mars 1952), pp. 99-101… ; (en ligne),
URL : https://drive.google.com/file/d/1Cg0fizaCwAmMrDsDVLi7BGCltJBxuDuc/view?usp=shari...

> Jules, le 24 octobre 2001 (Critiques Libres) : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/1658

Lecture ardue et difficile, car Camus joue avec des références qui m'étaient inconnues et qui ont rendu ma lecture malaisée.

J'ai davantage été séduite par la seconde partie du livre, c'est-à-dire par la période contemporaine à Camus, qui termine d'écrire cet essai en 1951. Lorsqu'il décrit le nazisme, le fascisme et les dérives russes du marxisme, tout d'abord il m'a semblé faire beaucoup moins de références livresques, mais le propos m'est apparu également d'autant plus vécu et ressenti de l'intérieur par l'auteur.

Les considérations ultérieures sur l'art et ses conclusions finales sont, elles aussi, très personnelles.

Raisons pour laquelle cette seconde partie de l'ouvrage m'est véritablement apparue comme plus intéressante.

Ceci dit, je préfère de loin le Camus romancier ou dramaturge à l'essayiste avec lequel j'ai l'impression de davantage partager et d'être davantage sur le même niveau. ( )