Cela aurait pu être un formidable livre sur le veuvage : disséqué, analysé, mis en pièces, la situation de la l'épouse devenue brutalement veuve s'étale sur les deux tiers de ce livre fleuve qui compte tout de même plus de 900 pages ... mais à en faire trop, à en écrire encore et encore sur le désespoir, le vide laissé, la culpabilité ou la révolte de la femme laissée seule alors qu'elle n'avait vécu que pour son mari, on se lasse, on aimerait penser par nous-mêmes. Et après toute cette souffrance, qui avait fini par lasser son entourage, voir cette même femme accepter la présence d'un autre homme auprès d'elle ( un hispanique, en plus !!), partir en voyage, et comble de scandale, se marier avec lui cela devient un brin incompréhensible pour ne pas dire incohérent. L'auteure sait manier le langage, la langue acérée des Américains qui savent si bien parler des travers de leurs concitoyens. Pauvre Amérique, qui ne sort pas du racisme de tout bord qui la ronge depuis que les premiers colons ont mis le pied sur ce territoire pour en faire, parait-il, le plus grand pays du monde...Mais comme trop d'auteur(e)s contemporains, hélas, le roman est bavard, trop bavard. ( )