Un ouvrage captivant par son ampleur, sa galerie de personnages, ses enjeux et la variété de ses décors. On pourra regretter que Simmons s'enlise parfois dans ses descriptions, si détaillées soient-elles (la partie sur T'ien Shan est parfois ennuyeuse à lire tant il insiste sur les noms de lieux et de protagonistes) et que son style s'alourdisse de temps en temps, cédant aux facilités des répétitions et des redondances. On pourra aussi éventuellement dénigrer le caractère d'Endymion, personnage central, pivot des destins mais se comportant régulièrement comme un gamin, s'emportant souvent, incapable de voir l'évidence et de dire les bons mots - mais cela apporte un peu de fraîcheur au prototype de héros qu'il n'est finalement pas, juste un bon gars un peu débrouillard et têtu à qui on a confié la charge de protéger un Messie. Et malgré l'évidence des enchaînements de la dernière partie, on aura du mal à empêcher les larmes de sourdre alors que se profile la conclusion et qu'on se persuade qu'on a fini avec une saga gigantesque, pleine de bruit et de fureur, mais pleine d'espoir aussi en un futur serein et cosmique pour l'humanité.
Dommage que la traduction de Monique Lebailly gâche le plaisir et que de honteuses coquilles parsèment le dernier quart de l'ouvrage. ( )

L’Éveil d’Endymion achève les Cantos d’Hypérion qui se révèle être une des œuvres majeures de la SF moderne. Dan Simmons aura tout mis dans Hyperion : le cycle aborde une infinité de thématiques typiquement SF tout en semant intelligemment un grand nombre de références historiques et littéraires. L’Éveil d’Endymion va plus loin en catalysant tous ces thèmes et en y ajoutant une touche personnelle de l’auteur qui transforme subtilement son histoire en hymne à l’amour et à la tolérance.
Le roman voit le voyage d’Énée et Raul prendre fin et les jeunes gens livrer leur combat contre l’obscurantisme de l’Église et la Pax. Les allusions et interrogations religieuses se seront faites de plus en plus fréquentes au cours du cycle et celles-ci atteignent leur sommet dans ce tome-ci. Cependant Simmons met en scène le fait religieux de manière pondérée, présentant la spiritualité comme la chose complexe et personnelle qu’elle est.
Il y aurait aussi beaucoup à dire sur la qualité et la complexité de l’intrigue, tissée sur les trois tomes précédents et qui se dénoue magistralement dans ce roman. Dan Simmons maîtrise son sujet de bout en bout. Je vous enjoins à découvrir le destin christique d’Énée et ce chef d’œuvre de la littérature contemporaine.

The Rise of Endymion ends the Hyperion Cantos which can be viewed as one of the major works in modern SF. Dan Simmons put so many things in Hyperion: the series deal with an infinity of typically SF themes while adding many historical and literary references which strengthen the novels. The Rise of Endymion catalyses all those themes while the author adds a more personal tone to the story which ultimately becomes a call to tolerance.
The book tells the end of Aenea and Raoul's journey and their final fight against the Church and the Pax' obscurantism. Religious and theological questioning have become more present than in the previous novels. However Simmons shows religiosity in a very mannered and balanced way (the way it should be in any given book I suppose).
There is much to tell about the quality and the complexity of the Hyperion story, fully mastered by the author. I can only recommend to read the epic fate of Aenea and this literary masterpiece. ( )