Michka s'en va, doucement, accompagnée par Marie, une femme qu'elle avait accueillie alors qu'elle était enfant, et Jérôme, l'orthophoniste de l'EPHAD.

Une petite vielle, devenue toute frêle, qui perd ses mots et qui s'éteint tout doucement.

Un livre et d'une grande sensibilité à la délicate poésie pour dire merci. Magnifique ! ( )

Michka était correctrice dans un journal, les mots étaient son domaine. Mais l’âge venant, ils s’embrouillent et lui échappent. Un court roman écrit à deux voix, celles de la jeune femme qu’elle a élevée et de son orthophoniste, sur la vieillesse, la lente extinction du corps et la solidarité humaine par-delà les générations. Dans un style pur et délicat, non dépourvu d’humour, un hommage aux mots et à leur importance émotionnelle. ( )

Les gratitudes est un court récit concernant la perte de mémoire et de langage d’une femme, Michka, et les deux personnes qui l’accompagneront dans la dernière phase de sa vie.

Le récit est celui de Michka, mais il est raconté à travers deux personnages, Jérôme et Marie. Chacun représente un thème du roman: Jérôme, le langage, Marie, la mémoire familiale. Jérôme est orthophoniste et son travail est d’essayer de ralentir la perte de langage chez les « vieux », au centre dans lequel Michka se retrouve. Marie est un peu la fille adoptive de Michka, et l’aidera à son tour à retrouver ses parents adoptifs, puisque Michka, on le découvre, cache un secret familial tragique.

Delphine de Vigan écrit très bien, joue avec les mots, leur déformation, leur perte… Les gratitudes est à la fois poétique et profondément réaliste. C’est un récit émouvant et intelligent à la fois, dans lequel chaque lecteur peut se retrouver un peu, je crois.
Le thème du vieillissement et de la perte de mémoire n’étant pas nouveau en littérature, même approché du point de vue du langage (Le monde selon Barney, de Mordecai Richler, en est un exemple puissant), ce dernier roman de Delphine de Vigan perd un peu de sa puissance au final, mais c’est certainement une lecture que je recommanderai aux lecteurs qui aiment les récits profondément humains, émouvants sans pathos. ( )