""Un matin, mon papa a fait appara©ʾtre un grand tableau vierge qu'il avait soigneusement cach©♭ dans la maison. Il conna©ʾt sa maison plus que quiconque au monde, mon papa. Il a donc sorti son tableau avec des pinceaux et des bo©ʾtes de peinture. Il s'est install©♭ dans la rue, devant notre maison. Il s'est mis © crayonner, © peindre. Il avait presque les yeux ferm©♭s. Les gens qui passaient s'arr©®taient pour le regarder comme on regarde un animal sauvage au zoo, qui tourne en rond dans sa cage en fer, qui rugit en vain sa col©·re. M©®me moi qui suis son fils, je ne comprends rien © ce qu'il ©♭tait en train de dessiner. Il a travaill©♭ toute une journ©♭e ainsi. C'est © la nuit tombante que j'ai vu enfin surgir de ses pinceaux un vieux cochon..." On est au Mali, dans un sanglant bouillon d'intol©♭rance, sous la f©♭rule des islamistes conduits par le calife Mabu Maba dit Fieff©♭ Ranson Kattar Ibn Ahmad Almorbidonne, et aux prises avec la f©♭rocit©♭ des gamins imams. Un artiste peintre, par ailleurs ancien condisciple du faux calife, est pris dans les nasses de l'obscurantisme. On d©♭truit sa famille, on d©♭truit son atelier, ses tableaux et ses sculptures partent en fum©♭e. Seule lui reste encore sa t©®te pleine d'ironie pour tenir t©®te aux envahisseurs, inoubliable figure de notre ©♭poque plomb©♭e de fanatismes, p©·re © la fiert©♭ fr©®le et ulc©♭r©♭e, artiste © l'humour ravageur, homme © la dignit©♭ d©♭sempar©♭e et exemplaire... C'est un enfant qui raconte."--P. [4] of cover.