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Chargement... The Noise of Time (2016)par Julian Barnes
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In 1979, a book purporting to be Shostakovich’s memoir, entitled “Testimony,” appeared in the West, depicting a frustrated composer who despised Communism and hid veiled critiques of the Soviet regime in his music. . . . Barnes, who acknowledges “Testimony” as one of his major sources, gives us a mournfully sarcastic, frustrated Shostakovich, at once mocking of his Soviet patrons and stymied by his inability to break with them fully. In a sort of third-person monologue of impressions, vignettes, and diaristic reflections, he comes off as neither heroic nor craven, though he exhibits both traits on occasion. ... ... [W]ith this drily self-chastising, depressed, and exhausted composer, Barnes is also shielding himself from other Shostakoviches, such as the one who fiercely criticized an avant-garde young composer, whose work he had hitherto supported, when he discovered the deputy culture minister sitting in the audience and became frightened. Music was what Shostakovich "put up against the noise of time." Barnes' stirring novel about what is lost when tyrants try to control artistic expression leaves us wondering what, besides more operas, this tormented, compromised musical prodigy might have composed had he been free. Using this third-person “Shostakovich,” but often switching into an unlocatable voice, like a biographer behind a literary veil, Barnes deftly covers three big episodes in the composer’s life: denunciation in Pravda and subsequent implication in an assassination plot; his trip to America, where he is humiliated as a Soviet stooge; and lastly, being forced to join the Communist Party. This story is truly amazing, as Barnes knows, an arc of human degradation without violence (the threat of violence, of course, everywhere). . . . . . . It’s a powerful portrait, and readers will have to decide whether they think this is “really” Shostakovich. I felt that he emerged as a (strangled) hero, but wished that Barnes would explain a little less, and show a bit more. The book is, partly, an exercise in cold war nostalgia. But it’s also, more interestingly, an inquiry into the nature of personal integrity. Shostakovich made his accommodations with “Power”, and survived. For some people that damns him unequivocally. For Barnes, the matter is more complicated, and he weighs it carefully. The composer’s decline into ill health, the withering of his spirit, his hope that “death would liberate his music… from his life” – Barnes presents Shostakovich’s final downward spiral with a kind of ruthless inevitability (and inevitability is, as Susan Snyder says, the signal note of tragedy). Alexei Tolstoy wrote in Pravda of Shostakovich’s Fifth Symphony: “Here the personality submerges itself in the great epoch that surrounds it, and begins to resonate with the epoch.” Barnes has achieved a similar feat with a period of history, and a place, that despite their remoteness, are rendered in exquisite, intimate detail. He has given us a novel that is powerfully affecting, a condensed masterpiece that traces the lifelong battle of one man’s conscience, one man’s art, with the insupportable exigencies of totalitarianism. Appartient à la série éditorialeGallimard, Folio (6426) Prix et récompensesDistinctionsListes notables
A compact masterpiece dedicated to the Russian composer Dmitri Shostakovich--Julian Barnes's first novel since his best-selling, Booker Prize-winning The Sense of an Ending. 1936: Shostakovich, just thirty, fears for his livelihood and his life. Stalin, hitherto a distant figure, has taken a sudden interest in his work and denounced his latest opera. Now, certain he will be exiled to Siberia (or, more likely, shot dead on the spot), he reflects on his predicament, his personal history, his parents, various women and wives, his children all of those hanging in the balance of his fate. And though a stroke of luck prevents him from becoming yet another casualty of the Great Terror, for years to come he will be held fast under the thumb of despotism: made to represent Soviet values at a cultural conference in New York City, forced into joining the Party, and compelled, constantly, to weigh appeasing those in power against the integrity of his music. Barnes elegantly guides us through the trajectory of Shostakovich's career, at the same time illuminating the tumultuous evolution of the Soviet Union. The result is both a stunning portrait of a relentlessly fascinating man and a brilliant meditation on the meaning of art and its place in society. Aucune description trouvée dans une bibliothèque |
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)823.914Literature English & Old English literatures English fiction Modern Period 1901-1999 1945-1999Classification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:
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Une fois que je vous ai parlé de Ossip Madelstam, vous avez peut-être compris que l’histoire se passe en Russie, au temps de l’URSS. On suit ici le personnage de Dimitri Chostakovitch, le compositeur de la Valse Numéro 2 (pour ceux qui ont comme comme une culture musicale qui se résume à la publicité). Julian Barnes explique dans sa postface que Chostakovitch a beaucoup parlé de lui, a donné parfois donné plusieurs versions du même événement. L’auteur nous explique que tout cela est un matériel inespéré pour un auteur, car il peut trouver une place dans la vie réelle d’un homme.
Julian Barnes divise son livre en trois parties, correspondant toute à une année (bissextile) décisive de la vie du compositeur : 1936, 1948, 1960. Toutes les dates sont espacées de douze ans (j’ai le même chiffre pour les éléments marquants de ma vie).
1936 est la date de la première dénonciation de Chostakovitch. Plus exactement, en 1932, Chostakovitch avait fini de composer son opéra Lady Macbeth du district de Mtensk. Celui-ci fut créer pour la première fois en 1934 et jouer par la suite dans le monde entier. Mais en 1936, Staline, qui se pique d’aimer la musique, assiste à l’opéra et le déteste. Deux jours plus tard paraît dans la Pravda un article intitulé « Le Chaos remplace la musique », où le compositeur est accusé de ne pas produire de la musique conforme aux idéaux communistes, c’est-à-dire s’adressant au peuple. Commence alors les premiers ennuis de Chostakovitch avec le Pouvoir. La première partie commence ainsi en fait en 1937. Chostakovitch passe ses nuits dans l’ascenseur de son immeuble pour éviter à sa famille le spectacle de sa future et probable arrestation. C’était chose courante apparemment dans ces temps de Purges. Ces moments sont propices à la réflexion. On suit ainsi le mouvement de pensée du compositeur : il se remémore son enfance, tout ce qui a pu se passer durant cette année, sa vie de famille, ses amis déjà disparus, ses interrogatoires. Julian Barnes, pour rendre compte de cela, n’utilise pas une narration linéaire mais des courts paragraphes, qui n’ont pas forcément de liens les uns avec les autres. C’est ce qui peut peut-être rendre difficile le livre car il nécessite une certaine concentration pour pouvoir sauter d’une idée à une autre comme cela.
La deuxième partie se concentre sur 1948 qui est l’année de la deuxième dénonciation pour Chostakovitch. Ce n’est plus lui directement qui est mis en cause, mais un certain nombre de compositeurs suite à la disgrâce d’un collègue. C’est aussi l’année d’un voyage aux États-Unis au sein de la délégation soviétique, où il aura des messages l’encourageant à fuir. Ce voyage saura aussi celui où il recevra une humiliation qu’il n’oubliera jamais.
La troisième partie se consacre donc à 1960, l’année où il prend sa carte au Parti, devient secrétaire général de l’union des compositeurs, sans jamais le vouloir, en répondant seulement aux injonctions du Pouvoir.
Chostakovitch n’a pas jamais fui à l’étranger, comme Stravinsky. Il n’a aussi jamais adhéré aux idées du pouvoir soviétique. C’est le portrait de cet homme, pris entre deux feux, en pleines contradictions que nous fait, dans ce livre, Julian Barnes. Il nous montre les hésitations, les rancœurs, les justifications que se donne Chostakovitch (il est comme tout le monde, il veut juste sauver sa peau et sa famille), les nombreuses peurs et angoisses qu’il éprouve, le besoin impérieux de créer alors qu’il en est empêché. C’est l’histoire d’un homme pris dans les mouvements de l’Histoire. L’auteur nous fait rencontrer un homme dans toute sa complexité, en nous donnant à lire son flux de pensées désordonné peut-être mais extrêmement crédible. J’ai personnellement trouvé ce livre vraiment formidable car très juste. On ressent l’empathie et la tendresse que Julian Barnes a mises dans ce livre. C’est fin et délicat.
Je ne sais pas pourquoi on a un peu moins entendu parler de ce livre, que d’Une fille, qui danse par exemple, en tout cas en France. À mon avis, il s’agit vraiment d’un excellent roman. ( )