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Chargement... Last Chance (1981)par Jean-Paul Sartre
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Appartient à la série
The Last Chance brings to an English-speaking audience for the first time the unfinished fourth volume of Jean-Paul Sartre's hugely important Roads of Freedom cycle. Roads of Freedom is generally read and regarded as a trilogy, made up of Age of Reason , The Reprieve and Troubled Sleep . In fact, Sartre began a fourth volume and, although he never finished the work, two chapters, 'Strange Friendship' and 'Last Chance', were published in French by Gallimard after his death. Set in a German prisoner of war camp, these chapters continue the story of Roads of Freedom , exploring the interrelations Aucune description trouvée dans une bibliothèque |
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Google Books — Chargement... GenresAucun genre Classification décimale de Melvil (CDD)194Philosophy and Psychology Modern western philosophy French philosophersClassification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:
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« On était libre, oui. Et puis après ? libres pour quoi ? libres de quoi ? Est-ce qu’on pouvait empêcher la victoire de Franco ou la guerre ? En un sens, reprit-il, jamais je ne me suis senti aussi libre que depuis que je suis ici. »
A la baraque 57, il parvient à retrouver les copains de lutte (Charlot, Lubéron, Longin, Nippert, Schwartz et Pinette) qu'il avait perdus de vue suite à sa blessure au combat. Mais il se rend immédiatement compte que sa présence vient troubler l'équilibre que les copains avait construit entre eux. Pinette qui ne s’était pas fait aussitôt remarquer sort d’un coin sombre pour ricaner et dire méchamment à Mathieu : « On a les inconvénients d’être morts sans les avantages". La guerre semble former autant de solidarités qu'elle en défait.
Autres extraits :
Bollard : :
"J’aime bien Rouen, tu sais, eh bien, c’est drôle à dire, mais, en un sens, je suis plutôt content qu’ils aient lâché des bombes dessus. De mon point de vue, tu comprends : dans une ville à moitié démolie, un infirme se remarque moins. Les gens ont l’habitude et puis, je ne sais pas, je serai assorti à leurs bâtiments. »
Matthieu, voyant Bollard quitter la caserne pour repartir chez lui :
"Matthieu pensa : il va en enfer ; et pendant une seconde il eut horreur de ce monde que Bollard allait retrouver. La rue La Fayette à six heures du soir, sillonnée par des milliers de trajectoires solitaires. D’en haut ils font une foule… Tous libres, bien sûr, libres et impuissants. Ils sont responsables de tout ce qui leur arrive et ils ne peuvent même pas remuer le petit doigt. Bollard retournait là-dedans. Toujours aussi libre, libre avec les deux jambes tranchées à mi-cuisse ; la liberté ça ne sert qu’à vous donner des remords. Libres, séparés d’eux-mêmes et de tous par leurs libertés. Matthieu fit quelques pas vers la fenêtre, il regarda la colline verte et sombre, la colonne des incurables en bas de la route ; il sentit renaître doucement sa gaieté, il pensa : « Je ne suis plus libre. » Trente-six ans de solitude abstraite, trente-six ans de pensées sur rien. Il regardait la caserne ; derrière la caserne les copains l’attendaient, unis par un seul malheur, par un seul destin, par la même fatigue, la même faim, la même colère. Derrière la caserne, dans une enceinte de barbelés, on avait construit et peuplé pour lui une ville natale." ( )