Le Golem, cela fait partie des choses dont on parle ou dont on entend parler en croyant savoir de quoi il est question et en fait en en ignorant tout (en tout cas, c’était mon cas). Il était donc temps que je me mette à cette lecture prévue de longue date, le roman de Meyrink étant une des principales expressions littéraires de cette légende. C’est du moins ce que je croyais avant de faire quelques recherches qui, bien que sommaires, m’ont montré l’étendue de mon inculture dans ce domaine.
Voulant en connaître plus sur le Golem, ce roman m’a finalement déroutée car, bien que donnant son titre au roman, le Golem n’en est pas le personnage central. Il est même assez loin de la légende traditionnelle qui fait remonter son apparition ou sa création au XVIème siècle, par le Maharal de Prague, dans le ghetto de cette même ville. Certes, l’histoire se déroule dans le ghetto de Prague, mais le Golem semble plus une sorte d’incarnation de l’âme du ghetto, une métaphore de ce quartier si particulier de la ville, que l’esprit simple et protecteur auquel je m’attendais.
L’histoire est pleine de non-dits et l’on ne sait jamais trop quand on est dans la réalité et quand on est dans des rêves ou des hallucinations étranges. C’est un livre marqué par les préoccupations de son époque, qui fait appel je pense à une érudition que je n’ai pas.
Je suis donc de fait restée un peu en marge, entrant difficilement dans l’œuvre et peu capable de décrypter le sens caché que Meyrink a mis dans tout cela. Ce fut une lecture instructive, la découverte d’un classique à sa façon, mais je reste sur ma fin et avec mes interrogations quant à ce personnage étrange du folklore juif d’Europe de l’Est.

1915. Tandis que la Première Guerre mondiale ensanglante l'Europe, un auteur quasiment inconnu publie son premier roman, qui connaît un succès foudroyant. Placé sous le signe du Golem, cette créature d'argile façonnée jadis par un rabbin, et qui revient hanter la ville tous les trente-trois ans, le livre ressuscite la Prague du tournant du siècle : Prague et son ghetto, rasé quelques années avant la guerre par des autorités soucieuses d' " assainissement ". Dans ses rues tortueuses où sont tapis des êtres fantastiques, dévorés par la passion et la haine, des crimes se commettent, tandis que les couples dansent dans des cabarets sordides. La folie sourd des vieilles pierres... elle poisse les songes et les souvenirs, elle sème sous les pas des passants des arcanes indéchiffrables. jusqu'où le narrateur ira-t-il pour se libérer de son emprise et connaître enfin son destin ? ( )

Les aventures bizarres d'un tailleur de pierres précieuses dans le quartier juif de Pragues. Il se perdra dans le labyrinthe des rues, rencontrera son double, réveillera le Golem, retrouvera un amour de jeunesse - et sa mémoire par la même occasion, tentera de démêler une histoire de meurtre et de chantage entre un antiquaire, son fils haineux, un médecin malhonnête. Il passera un an en prison, innocent, à tenter d'éclaircir le sens de ces évènements plus ou moins irréels.
Les scènes s'enchainent avec une cohérence aussi ténue que celle d'un rêve agité, mais suffisante pour maintenir le lecteur dans un état d'écoute, de recherche d'explications sous-jacentes. Mériterait sans doute une relecture. ( )