Avec Hiroshima, mon amour, Alain Resnais signe en 1959 son premier long métrage de fiction tandis que Marguerite Duras écrit son premier projet pour le cinéma.
Dans les années 50, une femme française se rend à Hiroshima pour y tourner un film sur la paix. Elle y rencontre un architecte japonais avec lequel elle va vivre une histoire d'amour aussi brève qu'intense. Les deux amants sont mariés. Ce qui pouvait initialement n'avoir que les accents de l'adultère se colore de passion amoureuse.
Celle-ci y est filmée sous les auspices de l'amour impossible, mortifère et tragique, entre Nevers -où la femme a connu très jeune son premier grand amour pour un soldat allemand tué la veille de la libération de la ville- et Hiroshima. En rencontrant ce Japonais, le goût de l'amour impossible revient à la mémoire de cette femme qui lui confesse tout de sa tragique histoire passée, où les images de l'amant perdu finissent par se fondre totalement à celles de l'amant présent. Et Marguerite Duras de mettre en lumière que la plus grande tragédie de l'amour réside finalement moins dans la perte de l'amant que dans son oubli.
Les phrases de Duras, folles et entêtantes sont inoubliables dans Hiroshima, mon amour :
"Tu me tues. Tu me fais du bien.
Comment me serais-je doutée que cette ville était faite à la taille de l'amour?
Comment me serais-je doutée que tu étais fait à la taille de mon corps même?"
Une petite révolution dans le monde du cinéma.
Et c'est magnifique. ( )