Lucie est une fillette solitaire, vive et imaginative, qui rêve du jour où ses camarades de classe cesseront de la traiter de "bizarre" et réaliseront à quel point elle est géniale. Plus géniale que Dakota, une camarade de classe crâneuse qui a sa propre chaîne sur MoiTube. La vie de l'héroïne est totalement chamboulée lorsqu'elle fait la rencontre de Rosemarie de Céleste Museau, une licorne vaniteuse et imbue d'elle-même, qui passe de longues heures à admirer son reflet dans les flaques d'eau. Une amitié improbable naît entre les deux héroïnes, que l'on suit dans leurs chevauchées, taquineries, de jeux de rôle, grandes discussions philosophiques et petites bêtises, alors que les parents sont obnubilés par le visionnement de leurs webséries. Le tout sous le couvert du "philtre de platitude", un sortilège qui incite les humains qu'ils croisent à ne pas s'étonner de cette rencontre extraordinaire. Dans cet opus: une tempête de verglas entraîne non seulement des coupures d'électricité et la fermeture de l'école, mais également le blocage de la magie de Rosemarie. Les deux amies décident de mener leur enquête pour découvrir d'où vient ce phénomène bien étrange. Contre toute attente, ce sera l'occasion pour elles de se rapprocher de l'insupportable Dakota et des gobelins qui la transportent partout comme une reine, mais également du beau Max, un garçon obnubilé par la technologie que Lucie apprécie beaucoup. Ce dernier sera particulièrement utile pour faire la lumière sur la légende de Voltina, la dragonne de l'électricité et de la magie... Deux pages documentaires sur l'électricité et l'origine véritable des pannes de courant se greffent à l'histoire. [SDM] Une bande dessinée qui, contrairement aux autres titres, propose ici une trame suivie, qui met toujours de l'avant les liens hors du commun qui se tissent entre deux anti-héroïnes globalement sympathiques, à savoir une licorne à l'ego démesuré et totalement assumé, qui se place au-dessus de l'espèce humaine tout entière, et une fillette atypique qui manque de confiance en elle. Les rebondissements et dialogues rigolos s'enchaînent en permettant aux deux amies de s'apprivoiser l'une l'autre et de s'accepter en dépit de leurs défauts respectifs, qu'elles évoquent en se taquinant mutuellement entre deux réflexions légèrement décalées sur le monde. Ce nouvel opus est par ailleurs l'occasion pour elles de nouer des liens inattendus non seulement avec Dakota et ses gobelins, mais également avec Max et avec la dragonne triste et solitaire à l'origine du drame. L'ensemble, pimenté de références parfois difficiles à comprendre pour le jeune public, est toutefois de qualité inégale et certains gags tombent un peu à plat. Le tout se décline sous forme de planches de trois ou quatre cases d'une grande lisibilité, croquées d'un trait de plume expressif et colorées d'aplats pastel. [SDM]