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Les armoires vides (1974)

par Annie Ernaux

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Cleaned Out tells the story of Denise Lesur, a 20-year-old woman suffering the after-effects of a back-alley abortion. Alone in her college dorm room, Denise attempts to understand how her suffocating middle-class upbringing has brought her to such an awful present. Ernaux, one of France's most important contemporary writers, daringly breaks with formal French literary tradition in this moving novel about abortion, growing up, and coming to terms with one's childhood.… (plus d'informations)
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Publié en 1974, Les Armoires vides est le premier livre d’Annie Ernaux. Elle y raconte essentiellement les années d’enfance et d’adolescence d’Annie Duschesne (le vrai nom de l’auteure) au sein de sa famille en Normandie. Le livre est un déversoir et l’expression du dégoût que lui inspire l’existence rude et étriquée de ses parents, cafetiers et commerçants. Le dégoût ruisselle sur elle qui est appelée à évoluer dans ce marécage dénué de culture et de poésie ; le dégoût est aussi beaucoup celui d’elle-même pour avoir des pensées aussi viles au sujet de ses parents qu’elle aime par ailleurs. Cette ambivalence la conduit parfois à l’orée de la folie.
La lecture de Les Armoires vides prend à la gorge en distillant une atmosphère assez irrespirable. On reçoit ce coup de poing avec toute l’attention et tout l’intérêt qu’un pareil livre mérite… tout en n’étant pas mécontent de parvenir à la dernière page pour pouvoir quitter un univers aussi fétide et mesquin.
Le livre préfigure La Honte, texte magistral qu’elle publiera près de 25 ans plus tard.
Extrait dans lequel l’auteure décrit un jeune homme qu’elle rencontre alors qu’elle est étudiante, et dans lequel éclate son sentiment d’imposture et la honte qu’elle ne cesse de ressentir en raison de ses origines sociales :
« Il parlait, j'étais minable. Il est brillant, clair, il a des théories sur l'argent, les lois, dominant la politique, se situant avec facilité. Et moi, moi, pas intelligente, une arriviste de la culture, je n'aime que la littérature. « Tu fuis le réel, voilà ! » Rien qu'une fille de cafetier qui veut s'en sortir, penser aux notes, aux examens, courir après des mentions, quelle connerie. Les deux pieds allongés sur la chaise en face, il me dissèque, je suis un peu ronde, j'ai trop parlé, il m'éblouit. Quelque chose d'énorme, une découverte que je fais pour la première fois, il existe des types comme lui, beaucoup peut-être, à qui le monde ne fait pas peur, à l'aise, une infinie liberté. Il fera ce qu'il veut, il ira aux Etats-Unis, il se présentera à l'E.N.A., un poisson dans l'eau. Moi, je ne suis qu'une pauvre fille bourrée d'humiliations, de désirs de grimper, tout ça c'est de l'énergie perdue. « Tu ne peux pas voir les vrais problèmes », dit-il. Emberlificotée. Ma condition, lui, je n'en sortirai jamais. C'est ça, cette démolition au coin de la table, qui m'attache à lui. Je me laisse rouler dans la farine, il a des parents tellement intelligents, qu'ils en sont gênés, ils font des efforts pour se mettre au niveau des autres... Ma mère, une drôle de musicienne, etc. Qu'est-ce que j'aurais à opposer, des histoires qui me dégoûtent, une manière de vivre pas imaginable pour lui, ça suffit bien que j'aie dit : « Je suis d'un milieu populaire, moi. » Il aime des tas de choses, des tas de plaisirs, la musique ancienne, le cinéma d'animation, la voile, le théâtre moderne. L'abondance, tout à prendre... Moi, je n'aime peut-être que la littérature, et encore, c'est suspect dans ma condition, les garçons, peut-être que les garçons. Je n'ai fait que me manger de haine, m'arc-bouter contre tout, ma culture c'est du toc. Je n'ai plus qu'à me fourrer le nez dans ma merde tout unie. La littérature, même, c'est un symptôme de pauvreté, le moyen classique pour fuir son milieu. Fausse des pieds à la tête, ma vraie nature, où est-elle ? Il ne parle pas que de moi, il parle en général, pourtant je sens ma nullité, mon insignifiance. Trois ans de droit, une famille extraordinaire, c'est toujours les familles des riches, des cultivés qui sont extraordinaires. Son père est ruiné, ça fait bien tout de même, chic, à côté de ceux qui ne pourront jamais l'être. Le décarpillage par la parole, le plus terrible, au bout de deux heures, quelques danses bien encastrées de temps en temps, j'étais lourde, maladroite, à plat devant lui. Marc. J'admire tout, même ses mots grossiers, il les aime parce qu'il ne les a pas entendu prononcer par ses parents à longueur de journée, comme moi. Flasque, une pauvre cloche heureuse. » ( )
  biche1968 | Apr 3, 2021 |
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Wikipédia en anglais (1)

Cleaned Out tells the story of Denise Lesur, a 20-year-old woman suffering the after-effects of a back-alley abortion. Alone in her college dorm room, Denise attempts to understand how her suffocating middle-class upbringing has brought her to such an awful present. Ernaux, one of France's most important contemporary writers, daringly breaks with formal French literary tradition in this moving novel about abortion, growing up, and coming to terms with one's childhood.

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