Une action toujours omniprésente dans ce monde du fleuve si artificiel et si naturel où le destin des hommes se poursuit après leur mort. Pas mal de digressions autour de concepts philosophiques qui peuvent lasser le lecteur. pour ma part, c'est le destin de Burton qui m'a le plus attaché à cette série, ayant lu sa biographie par ailleurs. ( )

Après deux tomes relativement concis, l'auteur poursuit avec le Noir Dessein son cycle du Fleuve de l'Éternité, considéré à juste titre comme son chef d'oeuvre.
Le roman donne suite à la quête des sources du Fleuve qui avaient donné lieu dans le tome précédent à la construction de deux bateaux à aubes géants afin de remonter son cours. Ici quelques humains téméraires (et eux aussi téléguidés par un mystérieux agent) se lancent dans la construction de véhicules de transport aérien afin de rejoindre les sources du Fleuve plus rapidement.
J'ai retrouvé ici le même bonheur que dans les deux premiers tomes du cycle: des personnages hauts en couleur issus de l'Histoire humaine (la féministe Jill Gulbirra est passionnante), une histoire de SF très intéressante et assez bien ficelée, une intrigue tourant autour du "qui?" et du "pourquoi?" qui ne se dévoile que progressivement.
Il y a cependant un MAIS: la formidable trouvaille qui sous-tend le cycle (la résurrection de l'ensemble de l'Humanité sur les rives d'un fleuve sur un monde inconnu) est gachée par le manque de maîtrise de P.J. Farmer. Les digressions inutiles, les personnages secondaires sans épaisseur et la lenteur avec laquelle les révélations sont apportées au lecteur rendent la lecture malaisée, voire douloureuse. Alors Farmer, grand auteur mais piètre écrivain? ( )