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Chargement... La Machine aux yeux bleus (2001)par Harlan EllisonAucun Chargement...
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)818Literature English (North America) Authors, American and American miscellanyÉvaluationMoyenne:
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Les nouvelles de La Machine... ont été choisies par l'auteur lui-même. L'ouvrage constitue donc une carte de visite idéale et chronologique couvrant une période allant de 1967 à 1980. La nouvelle qui donne son titre au recueil semble provenir en droite ligne de La quatrième dimension : une machine à sous et un joueur dont la chance semble enfin avoir tourné, qui enchaîne jackpot sur jackpot, au grand dam de la direction du casino. Mais derrière l'anecdote, le message est clair : rien n'est gratuit et il n'y a pas de rédemption à l'horizon pour les perdants dans la société de l'Amérique moderne. On retrouve ce pessimisme teinté de colère dans la plupart des nouvelles d'Ellison. Attention ! Auteur en colère, et dont le talent lui donne l'occasion de faire mouche le plus souvent, sans tomber dans le prêchi-prêcha. Dix ans plus tard, en 1975, dans La plainte des chiens battus, l'Amérique moderne s'est dotée d'un panthéon de nouveaux dieux qui règnent sur les mégalopoles (New York, dans cette nouvelle) et exigent des sacrifices de chair et de sang en échange de la protection qu'ils accordent à leurs disciples. Ceux-là abandonnent leur humanité pour une sécurité illusoire dans la jungle des villes. Les autres nouvelles du recueil ne disent pas autre chose, mais sans jamais donner le sentiment au lecteur d'une quelconque redondance, car Ellison, non content d'être un styliste hors pair, est aussi doté d'une imagination fertile : ses idées sont passées en fraude dans des nouvelles dont l'intrigue n'est jamais sacrifiée au profit des opinions de l'auteur.
Alors, cette douzaine de nouvelles représente-t-elle dignement Harlan Ellison ? La réponse est oui, sans aucun doute, et jusqu'à l'agacement qu'il peut parfois susciter. Ellison l'avoue bien volontiers dans les introductions qu'il a rédigées pour chaque nouvelle : il est sa principale source d'inspiration. Le plus souvent, il parvient à transcender cette dimension personnelle et nous donne des textes universels qui parlent de l'humain. Dans certains cas (Mal de solitude), la proximité de sa source d'inspiration rend le résultat pour le moins hermétique. À cette réserve mineure près, La Machine aux yeux bleus a sa place dans toute bibliothèque de SF et de fantastique qui se respecte. Espérons que l'accueil que vous lui réserverez encouragera Flammarion a poursuivre sa redécouverte d'un des auteurs majeurs du XXe siècle.