Une remise en cause totale de la personnalit©♭ et du r©þle du confident d'Hitler et ministre de l'armement du III Reich : derri©·re le technocrate affable et courtois se cache en r©♭alit©♭ un meurtrier totalement d©♭pourvu de sens moral. Albert Speer, confident d'Hitler, ministre de l'Armement et acteur majeur de l'administration du Troisi©·me Reich, a toujours insist©♭ sur sa m©♭connaissance des crimes du r©♭gime et dissimul©♭ la centralit©♭ de son r©þle dans l'Etat nazi, notamment © travers ses c©♭l©·bres M©♭moires, Au c¿ur du Troisi©·me Reich et Journal de Spandau. Cette version mensong©·re lui a permis de duper ces juges © Nuremberg comme ses pr©♭c©♭dents biographes et s'est impos©♭e aussi bien en Allemagne qu'© l'©♭tranger. Jusqu'© ce livre. Martin Kitchen conteste cette d©♭formation des faits op©♭r©♭e de bout en bout par le principal int©♭ress©♭. Il montre que ce qui rend Albert Speer particuli©·rement effrayant, et int©♭ressant, c'est que cet homme creux et r©♭solument bourgeois, d'une grande intelligence mais manquant totalement de vision morale, incapable de s'interroger sur les cons©♭quences de ses actes et d©♭pourvu de tout scrupule, est loin d'©®tre un marginal. Repr©♭sentant typique de sa classe sociale et de sa g©♭n©♭ration, voix des int©♭r©®ts ©♭conomiques et des barons de l'industrie, il appartient © cette cat©♭gorie d'hommes, au sein des minist©·res, des associations et cercles professionnels, qui ont permis l'enracinement du national-socialisme. Le Troisi©·me Reich, en effet, n'aurait jamais ©♭t©♭ aussi dangereux et efficace s'il avait uniquement pris appui sur des aventuriers, id©♭ologues © moiti©♭ fous et fanatiques racistes, qui finissent par cr©♭er un nuage de fum©♭e. A la fois technocrate, expert et courtisan consid©♭rablement enrichi sous le r©♭gime, Speer, en r©♭alit©♭, repr©♭sente bien mieux le type de personnalit©♭ qui a favoris©♭ l'©♭tablissement et le fonctionnement de l'Etat nazi, y compris dans sa dimension g©♭nocidaire.