Je ne savais pas que Virginia Woolf avait aussi écrit des nouvelles. Pas étonnant en y réfléchissant, ce format court allant bien avec son obsession de décortiquer la psychologie de ses personnages, d’analyser dans les moindres détails un événement qui pourrait paraître insignifiant.
La Dame au miroir est en cela tout à fait dans la veine pour laquelle Virginia Woolf est connue. Joli sujet d’ailleurs, que cette femme de la haute bourgeoisie qui atteint les rives de la vieillesse. Est-elle heureuse ou non, seule ou non. Faire transiter toute la description par le reflet d’un miroir est une belle trouvaille, j’ai beaucoup aimé…
La Mort de la phalène m’a paru moins représentative de Virginia Woolf, mais c’est encore un détail qui est décrit sur plusieurs pages. Mais ici, point de psychologie, seulement (et excusez du peu) une métaphore de la lutte sans espoir contre la mort, de l’absurdité de la vie. De cette nouvelle à penser que nous sommes tous des phalènes, il n’y a qu’un pas que je pense que Virginia Woolf me permettra de franchir. Encore une fois, une belle nouvelle, une jolie lecture.
Voici donc une petite sélection de nouvelles agréables à lire, malgré leur grande mélancolie, un bonheur de lecture gris perle, doux et en demi-teinte.