> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Vargas-Temps-glaciaires/682494

> TEMPS GLACIAIRES, par Fred Vargas (Flammarion, 2015, Broché, 496 pages). — « Adamsberg attrapa son téléphone, écarta une pile de dossiers et posa les pieds sur la table, s’inclinant dans son fauteuil. Il avait à peine fermé l’oeil cette nuit, une de ses soeurs ayant contracté une pneumonie, dieu sait comment. – le femme du 33 bis ? demanda t’il. Veines ouvertes dans la baignoire ? Pourquoi tu m’emmerdes avec ça à 9 heures du matin, Bourlin ? D’après les rapports internes il s’agit d’un suicide avéré. Tu as des doutes ? Adamsberg aimait bien le commissaire Bourlin. Grand mangeur, grand fumeur, grand buveur, en éruption perpétuelle, vivant à plein régime en rasant les gouffres, dur comme pierre et bouclé comme un jeune agneau, c’était un résistant à respecter, qui serait encore à son poste à 100 ans. – Le juge Vermillon, le nouveau magistrat zélé, est sur moi comme une tique, dit Bourlin. Tu sais ce que ça fait les tiques ? ».
—Johnny Gimenez (Culturebox)

Amateurs de thrillers, passez votre chemin. Les polars de Vargas contient des ingrédients souvent absents du genre : de l'irrationnel, de l'intuition, du surréalisme et une bonne dose d'humour.

Avec Temps glaciaires, Fred Vargas nous livre une fois de plus un roman échevelé, allègrement alambiqué dont elle a le secret.

Cette fois-ci, elle nous embarque en Islande et dans un cercle aussi mystérieux que fermé d'amateurs de la Révolution et de Robespierre. Quel lien entre ces deux univers? Comment expliquer une série de meurtres maquillés en suicides et qui portent toujours la même mystérieuse trace d'un dessin aux allures de guillotine? C'est bien ce que se demande Adamsberg, plus que jamais confronté à ce qui lui apparaît comme une inextricable "pelote d'algues".

Vargas concocte une fois de plus des dialogues réjouissants. L'originalité de l'histoire, son caractère invraisemblable que l'auteur parvient à crédibiliser par son talent de narration pour décrire personnages et situations procurent un plaisir dont on aurait tort de se priver. ( )

Ce policier aux «dérives souvent muettes ou mal déchiffrables» va être confronté à un double suicide entre Paris et la vallée de Chevreuse. Point commun aux deux victimes, un symbole griffonné près des corps, sorte de «H» barré. Ce n'est que le début d'une vaste intrigue qui va s'étendre jusqu'à une petite île islandaise sauvage et bifurquer dans le temps pour mettre nos policiers face aux figures de la Révolution française.
Pour trouver des histoires fantastiques, des légendes frappantes, Vargas n'a pas d'égal. - Le Figaro, Avril 2015

J'adore la façon dont Vargas emprunte dans les mythes et légendes pour construire des univers fluides, troubles et changeants. Cette fois, c'est dans la mythologie islandaise qu'elle puise pour faire surgir un afturganga qui est à la fois la cause et la réussite de l'intrigue.
Les personnages que l'on connait maintenant bien sont tous fidèles à eux-même et l'on a l'impression de retrouver une vieille famille, bien que Danglard nous réserve des surprises. Ajoutons à cela un brin de Révolution française à la Robespierre pour exciter les passions et l'on a un policier original, emballant et instructif.
J'ai hâte à la prochaine aventure. Adamsberg est un de mes héros favoris. ( )