Ce roman de Dan Simmons se déroule au cours de l'année 1893 et il reprend bon nombre de personnages réels, auxquels est ajouté Sherlock Holmes. Comme avec ces précédents romans historiques (Terreur, Drood, Collines noires et L'Abominable), l'auteur part d'un moment connu de l'histoire et il s'empare d'un fait ou d'un moment inconnu pour en proposer une version fictionnelle. Le récit est intéressant et prenant, même s'il est moins haletant que pour L'Abominable et moins varié historiquement que Collines noires. Le talent de conteur de Dan Simmons est toujours entier et les pages se dévorent les une après les autres. Le personnage de Sherlock Holmes est plutôt bien utilisé et il est conforme avec la vision de Conan Doyle. Dan Simmons fournit d'ailleurs une explication assez intéressante des différentes incohérences présentes dans les aventures de Sherlock Holmes. À noter, une scène présente dans Collines noires publié cinq ans plus tôt apparaît également dans ce roman, mais cette fois-ci vue du côté de Sherlock Holmes et non plus du côté de Paha Sapa. Et ce qui est fort, c'est que l'auteur faisait déjà apparaître Sherlock Holmes à ce moment-là, mais sans permettre au lecteur de le comprendre. Dan Simmons livre ici un bon roman, dans la lignée de ces précédentes productions. ( )

Une histoire de Sherlock Holmes qui se situe après sa « mort ». L’auteur reprend les codes du genre pour dérouler l’enquête sur une conspiration internationale, nous faisant voyager de l’Europe à la côte Est des États Unis.

En parallèle, on suit le questionnement d’Holmes sur son identité : et si, au fond, il était un personnage imaginaire ? L’auteur s’amuse à briser le quatrième mur en pointant du doigt les incohérences dans les histoire d’Arthur Conan Doyle, et faisant de lui un personnage à part entière de l’histoire.

L’histoire s’appuie fortement sur de nombreux personnages emblématiques de l’époque, réels comme imaginaires, et la vie quotidienne est très bien rendue. L’auteur porte via ses personnages quelques critiques sur la société de l’époque, et indirectement aussi sur celle contemporaine.

Si l’enquête est prenante, on regrettera son dénouement très rapide et un peu brouillon. On aurait aimé avoir plus de corps que cette fin presque digne d’un épisode de Scoubidou.

Mais au final, cette nouvelle aventure de Sherlock Holmes est un vrai plaisir à lire, et on y trouve un héros sombre, blessé, et humain. ( )