> Babelio : https://www.babelio.com/livres/Laing-Noeuds/423329
> Psycha Analyse : Ronald David Laing

> Meyer Philippe. RONALD D. LAING : NOEUDS (Stock). — Des textes courts, ramassés, et pourtant longs, puisque parfois quatre lignes peuvent se répéter à l’infini, ou se torturer, ou s’intervertir, ou se lire en rond, en large ou en travers.
Un « anti-psychiatre » anglais nous fait ainsi part de son chemin ou de celui de « ses malades » à l’intérieur de la psychose. Choc destructeur des illusions que j’entretiens sur toi, que tu entretiens sur moi. Messages à double sens, qui travestissent la capture en don, la demande en offre, la possession en amour. Signes de notre difficulté à reconnaître l’autre, à nous en séparer.
Terreur de la solitude qui n’est que dérive, et panique du regard de l’autre, qui est pourtant rivage et ponton. Lucidité, vertu faible mais si corrosive.
« Les fables de l’inconscient » dit la bande publicitaire du livre. Sans doute. L’époque est au dévoilement de tout, et Laing court tout de suite à ce qui se passe en dernier ressort, et seulement là. Il réussit, et il fallait que quelqu’un le fasse.
Simplement, en recommandant la lecture et le rangement de son livre dans un endroit d’où il ressorte de temps à autre, je veux aussi souhaiter que le lecteur se souvienne qu’on trouve la même chose, autrement plus charnue, dans Alexandre Dumas, Michel Zévaco, Charles Dickens et Eugène Sue.
—Revue Esprit, Nouvelle série, No. 409 (12) (Décembre 1971), pp. 1046-1047