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Chargement... Des nœuds d'acierpar Sandrine Collette
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)843.92Literature French French fiction Modern Period 21st CenturyÉvaluationMoyenne:
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Nous faisons la connaissance de Théo, qui nous a écrit son histoire à la fin de sa mésaventure. Et mésaventure, le mot est faible.
Théo sort de prison, il est libre, la vie recommence pour lui. Parce qu’après avoir massacré son frère qui l’a trahi en couchant avec sa femme, la prison était inévitable.
Après sa libération, il part se ressourcer dans un gîte perdu dans la forêt, tenu par Mme Mignon, une petite vieille qui prend soin de lui comme s’il était son fils. Théo, fan de randonnée, décide d’aller parcourir la forêt et marcher des heures dans la journée pour s’aérer la tête et profiter de sa liberté nouvellement acquise. Mme Mignon n’hésite pas à lui indiquer des chemins prisés des touristes, notamment un, qui passe près d’une vieille cabane, où la vue est soit-disant imprenable.
Mais lorsqu’il arrive à cet endroit, Théo tombe face à face avec un vieillard qui le met en joue, pour finalement l’inviter à boire un café… Et là, c’est le début du cauchemar. Un coup dans la nuque, un réveil quelques instants plus tard, et Théo se retrouve au milieu de l’enfer. Il est enfermé dans une cave, avec Luc, prisonnier depuis huit ans du vieillard et de son frère.
Bon, il n’y a pas à dire, si vous avez aimé « Séquestrée de Chevy Stevens« , vous adorerez Des noeuds d’acier.
Attention, je sais qu’il est délicat de dire « adorer » quand on parle d’un récit aussi inhumain, , alors comprenez-le dans le bon sens du terme.
On suit jour après jour, semaine après semaine, l’enfer dans lequel sont plongés Luc et Théo. Parce que oui, Luc est là depuis longtemps, a subi le même scénario que Théo, et ce depuis huit ans. Il explique à Théo qu’il ne faut pas se fier au fait que leurs tortionnaires soient deux vieillards, et on a nous-mêmes du mal à comprendre en quoi il est difficile d’échapper à la surveillance de deux petits vieux. Mais Sandrine Collette ne nous laisse pas nous questionner bien longtemps. Ce sont deux tyrans, qui malgré les apparences, sont plus costauds et obstinés qu’ils en ont l’air. Ils considèrent leurs deux prisonniers comme des chiens, des esclaves à qui ils feront faire tous leurs travaux.
Inutile de dire que le calvaire de Théo relève de sa maltraitance. Traité comme un moins que rien, réduit à l’état de chose… Ce roman donne à réfléchir sur la dépersonnalisation de l’être humain. Ou comment à bout, au fond du trou, un homme continue à se battre dans l’espoir de voir un jour sa situation s’améliorer. Comment le corps craque, comment le mental tient, comment réagir dans une situation similaire, baisser les bras ou tenir ?
J’ai adoré la relation ente Luc et Théo, ambiguë au possible. Ils se soutiennent, ont besoin l’un de l’autre, s’épaulent. Mais pourquoi ? Pour ne pas finir seul. C’est tordu mais somme toute humain…
C’est bien écrit, ça prend vraiment la forme d’un témoignage. On se prend à espérer pour Théo et son camarade, à chercher une issue favorable, à mettre en place des stratagèmes pour qu’ils puissent s’échapper…
En bref, un vrai récit sur l’espoir, la condition humaine, la souffrance, physique comme mentale, la volonté… C’est prenant, poignant, fort… Et à la fois insoutenable.
Il faut véritablement le lire pour s’en faire une idée, et passer outre la violence pour aller chercher plus loin l’idée de ce livre…
Je n’en dirai par plus, notamment sur certains personnages, c’est à vous de découvrir !
En tout cas, ce livre mérite le prix des lecteurs qu’il a obtenu ! ( )