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Chargement... Le journal secret de Laura Palmer (1990)par Jennifer Lynch
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Prix et récompenses
Laura Palmer was introduced to television audiences in the opening scenes of "Twin Peaks"--as a beautiful dead girl, wrapped in plastic. Now available in print for the first time in many years (and in e-book for the very first time!), THE SECRET DIARY OF LAURA PALMER chronicles Laura's life from age 12 to her death at 17, and is filled with secrets, character references, and even clues to the identity of her eventual killer. Fans of the show will love seeing their favorite characters again, and Laura's diary makes compelling reading as she turns from a naive freshman having her first kiss to a "bad girl" experimenting with drugs, sex and the occult. "As seen by" Jennifer Lynch, creator David Lynch's daughter, THE SECRET DIARY OF LAURA PALMER is authentic, creepy, and a perfect book for anyone who loves supernatural suspense. Aucune description trouvée dans une bibliothèque |
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)813.54Literature English (North America) American fiction 20th Century 1945-1999Classification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:
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La fille du réalisateur et co-créateur de la série a su à merveille trouver le ton, les mots pour exprimer ce qui s'est avéré être une vie brisée, salie, violée, celle d'une jeune fille à qui tout souriait, qui souriait à tous mais dont une sombre entité s'abreuvant de peine et de souffrance avait décidé de faire sa proie.
Répertoire des affres adolescentes, des tourments psychiques et physiques auxquels sont confrontés les jeunes filles sur le point de devenir femmes, ce journal aborde de plein fouet le choc entre les rêves de gosses et la réalité crue d'un monde cruel, sans pitié ni fard. Tiraillée entre le bien qu'elle souhaite faire (Laura s'est escrimée à plaire à ses parents, à réussir ses études, mais aussi à soulager la solitude des personnes âgées ou du fils attardé de Benjamin Horne) et le mal qu'elle se fait sciemment mais en cachette (en s'adonnant aux pires turpitudes sous l'emprise plus ou moins consciente de son démon intérieur : la drogue, la prostitution, le sexe sous toutes ses formes, mêmes les plus déviantes), Laura est l'image même d'une société schizophrène, taisant ses fantasmes, dissimulant ses vérités sous un voile de paraître bien pensant.
Remarquable par l'intensité du mal être qui s'y exprime, des sévices qu'elle subit ou qu'elle s'inflige, de la violence verbale montant crescendo au fur et à mesure que l'inéluctabilité de la chute se précise, le livre, s'il se lit très vite, perturbe aussi l'amateur de l'univers de Twin Peaks. Certains personnages y apparaissent différents, car vus sous l'angle déformé d'une Laura accro à la coke et torturée par ses cauchemars récurrents : Leo Johnson et Jacques Renault, bien qu'animés d'intentions pas très catholiques à l'égard de la jeune fille (elle n'a que quatorze ans !), y sont dépeints comme de gentils pervers, le premier capable seulement de crises de violence éparses. Bobby, le fils du major, y est un voyou au coeur d'or, éperdu d'amour pour une Laura qui n'aura de cesse de le faire souffrir, consciente du pouvoir qu'elle dispose sur lui. Ce que la série TV montrait autrement. Le film Fire walk with me, s'attachant aux derniers jours de Laura, se rapproche quelque peu de cette perversité qui inonde les pages du journal mais préfère y ajouter un aspect plus métaphysique, alors que le livre aborde de front la misère sexuelle dont Laura s'avère coupable et dépendante. Le sexe, la souffrance et la mort imprègnent ces pages où l'on assiste au lent naufrage d'une vie prometteuse mais damnée, celui d'une fille qui se sait condamnée mais ne partira pas sans se révolter, sans faire mal à son tourmenteur, histoire de garder encore un peu de maîtrise de soi, de dignité évanescente dans cet au-delà qu'elle finit par appeler de ses voeux. Il y manque cette promesse, cette transcendance qui achevait le film et qui faisait de cette jeune victime une martyre que touchait enfin la grâce. Cette grâce que quelques rares proches ont su voir (le troublant Harold, qui la perdra en la désirant ; le gentil Johnny qui, mû par son adoration pour elle, parviendra enfin à formuler une phrase cohérente ; le Dr Jacoby, qui saura ne jamais la juger) alors qu'elle parvenait à ne montrer, mais avec ô combien de douleur, qu'une image d'Epinal de fille modèle et vertueuse à ses proches et ses amis d'enfance.
Psychologiquement riche, dense d'expériences stupéfiantes, un ouvrage brutal et profondément triste qui conserve, à l'heure des lynchages médiatiques et des harcèlements sur les réseaux, un impact et une pertinence intacts. ( )