Maladroit, raté, désagréable et dérangeant ( )

Hitler se réveille en 2011, il ne sait pas comment ce phénomène est possible mais il entend vivre comme dans les années 1940 avec ses habitudes, ses pensées politiques et cela marche !
Devenu malgré lui comédien interprétant son propre rôle, il remet en place tout doucement son idéologie dans ses sketchs télévisés et avec effroi on découvre qu'une certaine partie de la population allemande ré-adhère au mouvement national-socialiste.
Une fable certes mais qui fait réfléchir qu'il ne faudrait que peu de chose pour que l'idéologie nazi ne revienne tenter quelques bons citoyens. Un bon divertissement littéraire mais qui laisse songeur sur l'avenir. ( )

Merci à Babelio et aux Editions Belfond pour la découverte de cet auteur et de ce roman.

J'ai eu beaucoup de mal à rédiger une critique tant a la fin de la lecture de ce roman j'étais très partagé entre une lecture agréable et amusante, un sentiment de déjà lu et un certain malaise parfois lorsque le personnage central du roman, à savoir Adolf Hitler, évoque ses thèses racistes et son "glorieux passé".

En effet, contre toute attente, Adolf Hitler est de retour au milieu de Berlin dans les années 2010. Il découvre étonné sa ville, ses habitants, et analyse la situation actuelle à la situation qu'il avait précédemment quitté : Berlin en ruine, les armées Russe encerclant le Reichstag, la chute du nazisme. Il découvre cette société moderne de la consommation, la société multi-culturelle allemande avec notamment la présence importante de turc, alliés des nazis mais néanmoins race inférieure. Il est surtout fasciné par ce nouveau moyen de communication : la télévision et sa puissance potentielle de propagande. Toutes les personnes qu'il rencontre le prennent pour un artiste un peu spécial, pure sosie du vrai Adolf et rapidement celui-ci se trouve invité à parader dans des émissions de télé, puis à animer son propre talk-show. Le début d'une nouvelle propagande peut débuter...

Au travers de ce roman, Timur Vermes développe une thèse intéressante mais pas nouvelle sur nos sociétés occidentales. La perte des repères et des valeurs par la société de consommation, l'abrutissement général au travers des émissions de télévision dans une multitude de chaîne qui diffusent les mêmes programmes basés sur la bêtise, le cynisme, l'irrespect, la fausse démocratie déguisée dans le jeu de théâtre des politiques, bref tous ces aspects de nos sociétés modernes ouvrent grand les portes aux manipulateurs et aux théories et idéologies les plus folles qui permettrait le retour d'un Hitler.

Dans la description de la société allemande, Timur Vermes fait de nombreuses allusions aux hommes et femmes politiques allemande et à des aspects particulier de la vie politique allemande qui ne peuvent être apprécié que par des très bons connaisseurs de la vie politique allemande. C'est une petite limite à ce roman.

Cette dénonciation de notre société du spectacle, prenant tout au premier degré et transformant tout ce qui passe au petit écran pour la vérité est intéressante et ouvre une réflexion sur les dangers de cette culture de l'image et la capacité de faire des passer des messages dangereux sans aucun filtre. Néanmoins, le thème d'une possibilité d'un retour d'une idéologie totalitaire, raciste et mortifère telle que le nazisme n'est pas nouveau et à de mon point de vue été beaucoup mieux traité par d'autres écrivains. En fait ce qui m'a dérangé c'est le fait que l'auteur est fait renaître HItler, cet artifice pour pouvoir critiquer nos sociétés par le regard du personnage est un peu grossier et m'a dérangé par le fait que pour rendre plus crédible cette hypothèse l'auteur porte tous les propos racistes les plus abjectes dans la bouche de son personnage.

Donc un roman bien écrit, qui porte à la réflexion sans être un chef d'oeuvre et qui perd de sa puissance par le principe même de son histoire, le retour d'Hitler. ( )