Pour une fois, je ne peux pas me plaindre du manque d’originalité : Un monde de l’avenir bardé de nano-technologies, d’univers virtuels, de réseaux neuronaux et d’intelligences qui s’efforcent d’être le plus artificielles possible. Une petite fille qui reçoit une éducation singulière grâce à un Livre Mentor qui raconte des histoires. Et tout cela dans une Chine de l’avenir partagée entre les territoires des sectes, les enclaves des multinationales et les espaces électroniques.

C’est un grand mélange de genres entre des néo-victoriens habillés comme à l’époque mais rois des nano-technologies qui habitent sur des îles de corail artificielles et une multitude d’autres communautés : j’ai bien aimé la révolte des boxers version futuriste et le mandarin qui gouverne la culture néo-confucéenne, mais c’est Nell, la petite fille qui hérite du livre intelligent qui est le personnage le plus fascinant. Au travers des contes interactifs gérés par le livre, elle va évoluer de manière complètement inattendue. Dans ce futur cyberpunk, c’est cette idée éducative qui fait véritablement l’intérêt de ce livre.

Mon avis sur mon blog ( )

Comment un livre intelligent peut-il façonner l'avenir d'une enfant ? Dans un monde où les nanotechnologies façonnent l'existence, Neal Stephenson, avec un bel imaginaire, raconte l'histoire simple de comment la lecture et l'imaginaire continuent à façonner ce que nous sommes. Autant dire que c'est là un livre essentiel sur l'avenir du livre (tout comme Farenheit 451 de Bradbury, mais dans un autre contexte).

Chez Stephenson, le livre est intelligent. Il se connecte à des bases d'histoires, de récit, il est lu à distance par des myriades d'acteurs sur le réseau, il construit seul son récit dans un but d'apprentissage et d'édification de son lecteur, jusqu'à ce qu'il soit transformé par sa lecture. Le livre maître.

Au détour, de belles démonstrations du pouvoir des nanotechnologies, qui sont devenus des imprimantes 3D disponibles pour tous, sauf que leur "Alimentation", dépend encore d'un centre plutôt que d'être distribué (ce qui signifie qu'on surveille ce qu'on y commande). ( )