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Chargement... Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable (1975)par Romain GaryAucun Chargement...
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Google Books — Chargement... GenresClassification décimale de Melvil (CDD)848Literature French Miscellaneous French writingsClassification de la Bibliothèque du CongrèsÉvaluationMoyenne:
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Il met en scène le personnage de Jacques Rainier, à l'orée de la soixantaine, puissant homme d'affaires tenaillé par l'angoisse de devenir sexuellement impuissant. Eperdument amoureux d'une jeune femme beaucoup plus jeune que lui, il ne cesse de se tourmenter sur son déclin inexorable. Eros et Thanatos sont donc les deux puissances de ce livre désespéré, à l'humour aussi acide que lucide (tout du moins dans la première partie du livre) que l'on connaît bien chez Romain Gary. La rencontre avec l'urologue qui lui explique froidement les mécanismes du déclin sexuel en raison du vieillissement de la prostate, est aussi drôle que glaçante. L'évocation de programmes farfelus pour redresser la tour de Pise témoigne avec un humour triste de l'impossibilité de réparer des problèmes d'érection.
La seconde partie du livre, faisant état des fantasmes du personnage qui l'aident un temps à maintenir sa puissance sexuelle (en convoquant l'image du type qui l'a dépouillé de sa montre dans une chambre d'hôtel et dont il retrouvera la trace) m'a moins intéressée car je l'ai trouvée un peu laborieuse et même assez absconce à certains endroits.
Comme toujours avec l'admirable écrivain qu'était Romain Gary, le texte est parcouru de fulgurances. Sa plume est absolument unique.
Quelques extraits :
"Le goût des trophées ne passe pas avec l'âge, et le psychisme gagne souvent en acharnement ce que le corps perd en vigueur".
"Les hommes meurent parfois beaucoup plus tôt qu'on ne les enterre".
"Jamais je n'avais aimé avec un don aussi total de moi-même. Je ne me souvenais même plus de mes autres amours, peut-être parce que le bonheur est toujours un crime passionnel : il supprime tous les précédents."
"Il me semblait qu'avant notre rencontre ma vie ne fut qu'une suite d'esquisses, brouilons de femmes, brouillons de vie, brouillons de toi, Laura. Je n'avais connu que des préfaces. Les mimiques d'amour, la multiplicité, la variété, les coucheries, tous ces au revoir et au plaisir, sont une absence de don authentique qui se réfugie dans le pastiche, dans un "à la manière de" de l'amour. C'est parfois bien torché et le métier ne se voit pas trop, le savoir-faire dissimule son habilité, il y a de l'aisance, on peut vivre de moins que rien et pour pas cher, même seulement de plaisir, et dailleurs on ne pas pas passer sa vie à attendre qu'elle se révèle capable de génie."
"Sans toi, Laura, je ne me serais même pas aperçu que je n'étais pas là. On dit tant de bêtises sur la naissance ! Il ne suffit pas de venir au monde pour être né. "Vivre", ce n'est ni respirer, ni souffrir, ni même être heureux, vivre est un secret que l'on ne découvrir qu'à deux. Le bonheur est un travail d'équipe."
"La conversation est une des formes les plus méconnues du silence".
"Je ne sais si je t'aurais aimé, si tu avais eu trente ans... Tout cet avenir devant toi m'aurait fait peur."
"Tu parles trop bien, Jacques, c'est ta façon de t'éloigner."
"Tu sais, pendant toutes ces idées de lutte dans le maquis, je me suis toujours demandé si c'est pour la liberté et pour la France que je risquais ma vie, ou si c'était pour l'idée que je me faisais de moi-même".
"La meilleure façon de se défendre contre l'argent, c'est d'en avoir." ( )