En 1975 à New York, un juif américain est pris en otage. Dans un lieu inconnu, attaché, les yeux bandés, il se souvient: de la guerre, de la déportation de son père et de son oncle, de sa propre survie caché dans une cave. Peu à peu des liens se tissent avec l'un de ses geôliers...

Que nous voici loin ici de l'univers des Houellebecq et des Claudel. Ici les mots-clé sont judaïsme et humanisme. On se trouve dans un monde où le discours sous forme de récit et de discussions joue un rôle prépondérant. Où le sens d'un mot peut signifier la vie ou la mort. Où l'on s'interroge constamment sur le bien et le mal, la responsabilité personnelle, l'avenir de l'humanité, le rôle de l'instance divine... On peut partager ou pas les opinions philosophiques, religieuses ou politiques de l'auteur, que l'on croit deviner à travers les propos de certains des personnages, mais elles sont toujours fondées sur le respect et l'écoute de l'autre, et le lien opéré avec la Shoah par l'intermédiaire des souvenirs du personnage principal (tout comme dans Un désir fou de danser), loin de rendre la référence historique lourde ou répétitive, en fait au contraire un élément de base extrêmement pertinent. En outre, ce roman est plus facile à lire que d'autres ouvrages de Wiesel, ce qui en fait un bon choix pour les lecteurs qui désireraient aborder son œuvre. ( )