Premier texte, le récit du naufrage du Batavia, mais surtout un superbe exemple de fair-play de la part de l'auteur. Pour reprendre la présentation de Victor-Schmara, qui a lancé le duo de livres en ring:

C’est quelque chose que je n’avais jamais vu. Un auteur réputé, Simon Leys (Belgique), envisage en 1985 d’écrire un livre - ici l’histoire vraie d’un naufrage au XVII° siècle. Mais il tarde à le faire, et, dans l’intervalle, un autre auteur, Mike Dash (Grande-Bretagne), s’empare du même thème. Alors Leys change ses plans, rédige un court essai (70 pages) retraçant l’histoire, et finit sa préface avec un fair-play qu’on devrait citer dans les écoles :
« Enfin, Mike Dash vint. Avec son [b: L’archipel des hérétiques|10413440|L'archipel Des Hérétiques La Terrifiante Histoire Des Naufragés Du "Batavia|Mike Dash|https://images.gr-assets.com/books/1489605167s/10413440.jpg|124075], cet auteur-ci a vraiment mis dans le mille –et il ne me reste plus rien à dire. Dash démêle et organise pleinement les fils complexes des personnages et des événements ; il les situe dans leur contexte historique, et surtout, il a accompli un prodigieux travail de détective dans les archives hollandaises de l’époque. Après avoir lu et relu cette synthèse définitive, j’ai remisé une fois pour toutes la documentation et les notes, photos et croquis que j’avais glanés sur cette affaire dans les bibliothèques et sur le terrain : je n’en aurai plus jamais besoin. Et maintenant, en publiant les quelques pages qui suivent, mon seul souhait est qu’elles puissent vous inspirer le désir de lire son livre. »

(Je n'aurais su dire mieux)
Ce n'est donc pas un récit bien palpitant, plutôt une synthèse de l'histoire, comme une "mise en bouche" pour le livre de Mike Dash qui vaut le coup.

Mais ce n'est pas pour ça que j'ai enregistré ce livre, mais bien pour le deuxième récit du livre : Prosper, histoire courte mais suffisante, d'un "séjour" à bord d'un bâteau de pêche. L'auteur est allé partager le quotidien de pêcheurs de thons bretons (les pêcheurs, pas les thons), les pêcheurs "à l'ancienne", sur des bateaux à voile, comme il en existait déjà bien peu encore dans les années 60, et c'est beau, c'est vivant, plein de nostalgie et d'iode ... et d'alcool.
Les 4 étoiles de la notation vont à Prosper, et non aux naufragés... ( )