Ce livre avait de bon atouts de départs : un scénario prometteur, où un artiste prend la place et la fortune d'un millionnaire, ce qui lui permet de réaliser un parc utopique, et un graphisme de haute qualité.

Malheureusement, la réalisation pêche. Les potentialités du scénario ne sont pas développées, conduisant à des personnages sans profondeur. Les illustrations elles tombent vite dans le très racoleur, avec de nombreuses scènes de sexe inutiles à la progression de l'histoire (deux planches suffisent à ce que le lecteur comprenne ce qu'est une orgie, pourquoi en faire tant ?). Du coup, les très nombreuses allusions (*Le sommeil* de Courbet, *Le Jardin des délices* de Bosch) sont reléguées au rang d'éléments secondaires alors qu'elles auraient pu constituer un trame et une atmosphère évoquant la combinaison de plaisirs artistiques aux plaisirs des sens abondamment représentés.

Au final, l'impression d'un scénario gâché et d'opportunités manquées, alors que le programme graphique, avec la ré-interprétation par un Japonais d'œuvres emblématiques de la peinture occidentale, avait de quoi séduire. ( )