Moorcock est issu du pulp comme bon nombre de ses contemporains de l’heroic fantasy, tel Fritz Leiber ou Howard. De cette culture où des histoires simples et fortes, et des héros inoubliables qui priment sur la longueur des descriptions ou la cohérence de l’univers où tout cela prend pied, il ne reste plus grand-chose tant Tolkien et son Seigneur des Anneaux les ont éclipsés.
Cependant il reste bien des perles de la « Sword and Sorcery », et Elric tient une place particulière. Un récit allégorique à plusieurs niveaux de lecture, un héros torturé et en quête de sens, une nation décadente et une histoire sombre et désespérée. Un classique du genre. ( )

Difficile pour moi d'émettre un avis sur ce roman. D'abord Elric des dragons est sans doute ma première incursion dans le monde de la Fantasy et de ce fait remonte à quelques années. A l'époque je lisais du Stephen King à tour de bras et ma connaissance de ce genre se bornait à peu de choses près aux facéties de Willow et de son acolyte Mad Martigan.
Ensuite je ne suis jamais parvenu au bout de ce cycle. J'en garde un souvenir confus, une histoire compliquée, un monde baroque et décadent ou se croisent les hommes et les dieux, le tout baignant dans une atmosphère suffocante et intemporelle des plus sombre.
Voilà, il n'en reste pas moins que le personnage d'Elric constitue à mon sens l'archetype même de l'anti-héros fait de doute et de faiblesse, rongé par la culpabilité et le désespoir.
En bref l'univers décadent et malsain qui règne dans ce roman, le caractère torturé et singulier du "héros" et la relation ambigüe qui lie l'Empereur de Melnibonée à son épée buveuse d'âme Stormbringer sont autant d'éléments qui font de ce cycle un must du genre.
L'appétit vient en mangeant et écrire ces quelques lignes m'a donné très envie de me replonger dans cette saga épique et baroque et d'en conna^tre enfin le dénouement.