Ce récit est glaçant et doit être mis entre les mains de tous ceux qui estiment que toutes les religions se valent et qu'il faut les traiter en équivalence. Ce relativisme est très occidental et peut s'admettre dans notre pays. C'est la posture dans laquelle sont enfermés bien des dirigeants européens en évitant soigneusement de prendre position sur les religions, ou alors affichant un mépris plus ou moins larvé. Cependant, si d'un point de vue philosophique l'argument relativiste peut être acceptable, d'un point de vue pratique ainsi que pour les incidences sociales et politiques, ce n'est plus la même chose et il y a réellement deux poids deux mesures entre l'islam et le christianisme. En se convertissant au Christ, Mohammed Moussaoui en a fait l'amère et cruelle expérience. En Irak, comme dans bien d'autres régions du monde, impossible de quitter l'islam sans passer pour un renégat et être passible de la peine de mort, même au sein de sa famille.

Ce livre est-il contre l'islam ? A vrai dire, non. Ce n'est pas un traité de théologie, pas un pamphlet, pas un dénigrement. A aucun moment l'auteur ne traine les musulmans dans la boue. Il fait juste état de son incompréhension devant la réaction que sa conversion a suscité. Ce qui est dénoncé sont les aspects réglementaires de l'islam, le poids social très fort des traditions. En Occident également, quitter le catholicisme pour le protestantisme était considéré comme une lâcheté inconcevable. Bien que chrétiens, les tenants de l'une ou l'autre confession se gardaient de se fréquenter. Alors a fortiori, passer dans une autre religion considérée comme dégradante ! Mais Joseph Fadelle a répondu à un appel intérieur terrible, le même type d'appel qui a terrassé Saül sur la route de Damas et qui a frappé les convertis. Ce ne sont pas les chrétiens qui convertissent, c'est le Christ lui-même. A cet appel, rien ne peut résister mais le prix à payer peut être fort. Joseph Fadelle en a fait les amers frais et en témoigne publiquement. Pour son cas, combien d'autres sont restés sous silence ou se sont terminés dans la tombe ? Alors, vraiment, nul contrainte en religion ? ( )