> Sympathy For the Devil (1970) ABCKO Vidéo. — Début juin 1968, Jean-Luc Godard tourne pour la première fois en anglais. Il filme les Stones — et Brian Jones — en studio en train de créer Sympathy for the Devil. Il y intercale des scènes théâtralisées qui parlent politique, Black Panthers, révolution culturelle (avec une Anne Wiazemski… peu bavarde). Plutôt longuet, les Stones ont détesté… N’empêche, malgré le narrateur en voix hors champ, il est fascinant d’assister à la genèse de cette chanson phare du répertoire des Stones qui passe d’un folk à saveur protest-song à une samba endiablée.
Extras : Vidéo de Sympathy for the Devil remixée par les Neptunes, bandeannonce.
+ Voir Jagger diriger les opérations en studio.
- Le bla-bla caricatural du reste du film.
Note: 2,5/5 … (Hugo DUMAS)
—La presse, 8 janvier 2006 … ; (Source),
URL : https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2202833

Réalisé en 1968, ce film-documentaire expérimental fait des allers-retours entre les séances d'enregistrement en studio de la chanson Sympathy for the Devil (des Rolling Stones) et des séquences censées prendre le pouls de l'époque par la voie de l'absurde et de la provocation.
Assister à la création d'une chanson aussi mythique et contestataire que Sympathy for the Devil, à travers de longues séquences et différentes facettes est extrêmement intéressant. On y perçoit l'évolution d'un groupe au sein duquel Mick Jagger a clairement beaucoup d'ascendant ; c'est le plus souvent lui qui remet les pendules à l'heure quand ça flotte. En donnant à voir l'envers du décor en quelque sorte, le film offre une belle opportunité de suivre un processus de création.
Les séquences inventées par Godard n'ont hélas pas le même intérêt, loin s'en faut ! C'est du Godard dans ce qu'il peut faire de pire à mon avis. Pontifiant, prétentieux et devenant vraiment ridicule en voulant dénoncer le ridicule. En voulant dénoncer à sa manière les dérives autoritaires et l'hypocrisie généralisée de l'époque, il a "orchestré" un concert de voix vociférantes qui conduisant à un mortel ennui.
Pour la voix de la contestation, tenons-nous en à celle des Rollings Stones, que diable ! Et Godard de desservir la sienne à travers ce contraste édifiant... ( )