> Blessé par une pierre dissimulée dans une boule de neige, Paul est condamné à garder la chambre le temps de reprendre quelques forces : il ne la quittera plus. C'est encore un enfant, mais délaissé par une mère mélancolique, il est déjà livré à lui-même, gouverné par sa fantaisie et celle de sa soeur Élisabeth ; à eux deux, ils vont transformer leur chambre en scène permanente et y jouer indéfiniment la comédie de l'enfance. Comédie à peine troublée par la mort de la mère, qui les laisse libres de leur destin, libres d'explorer sans entraves leur univers imaginaire, libres de nier le monde réel, le monde des adultes, de la raison, qui semble ne jamais devoir les rattraper.
Rédigé en dix-sept jours lors d'une cure de désintoxication, Les Enfants terribles condense le meilleur du poète touche-à-tout des Mariés de la tour Eiffel ou de La Machine infernale. Ce fascinant récit poétique est à l'image de Cocteau lui-même : léger et grave à la fois, inclassable, en un mot : magique.
—Karla Manuele, Amazon.fr

> Roman de l'adolescence, cette oeuvre-clé de Jean Cocteau est un conte fantastique où se célèbre un culte à l'amour et à la mort. Un ouvrage fortement influencé par l'oeuvre de Raymond Radiguet, Le Diable au corps et Le Bal du comte d'Orgel.
—Le Livre de Poche

C'est un lourd livre à avaler malgré ses quelques pages. L'esquisse que fait Cocteau d'Élisabeth et de Paul, entité maléfique, de leur chambre, monde fantastique où tous les interdits sont possibles, de leurs amis qui, eux-même paumés, n'arrivent pas à percer la carapace du frère et de la sœur et des âmes fulgurantes, Dargelos et Michaël, qui font figure de foudre et d'éclat, transgresse les tabous en les effleurant : la drogue, l'inceste, le suicide. Ce monde d'imagination malsain, ce cocon de préservation qui finit par s'autodétruire est puissant, stupéfiant - le lecteur est un intrus; il a cette curiosité morbide qui l'empêche de détourner les yeux devant tant de folie et de poésie. C'est magistral et dérangeant. ( )