Fuyumi Soryo

Suite des aventures de Mine Kujô qui a pris fait et cause pour Sakaki, l’un des chercheurs rescapés du projet ES – lequel ne doit sa survie qu’au fait qu’il est difficilement contrôlable, comme elle. Elle apprend ainsi qui est Isaac et quel était son destin : celui d’être disséqué tandis que son frère génétique serait élevé à l’image des humains. Mais Isaac a développé des pouvoirs incommensurables qu’aucune loi humaine, aucun remords ou principe ne viennent limiter ; puis il s’est échappé en dévastant le labo. Sakaki, lui, a dépassé le stade des regrets : il est temps d’agir et d’éliminer cette menace, celle d’un enfant irresponsable capable de tuer d’une pensée. Mine pense qu’il est de leur devoir de mettre Ryôsuke dans leur camp et de tendre un piège à Isaac qui serait, croit-on, lui aussi caché dans la société sous une fausse identité. Pour savoir où chercher, il suffit d’attendre un meurtre inexplicable…

Dans cette atmosphère délétère propre aux mystères et aux révélations, on avance par le biais de dialogues plein de sous-entendus au sein de cette intrigue qui commence à sérieusement se ramifier, le méchant d’hier devenant un allié délicat à gérer. Si les scènes d’action sont assez peu réussies, les graphismes sont agréables dans des décors simplifiés : c’est l’intensité du récit qui sous-tend toute l’œuvre. Les implications psychologiques sont intéressantes. A suivre encore… (plus d'informations)

Au début, il se fait appeler Minoru. Puis il se fera connaître sous celui de Ryôsuke Akiba. Mais ce ne sont que des noms d’emprunt. Car ES est un être à part, capable d’entrer dans le cerveau des gens et de leur faire croire ce qu’il désire. Par le biais de ces suggestions télépathiques, ES peut faire ce qu’il veut. Il peut aussi lire leur esprit, ressentir ce qu’ils ressentent. Et vivre leur drame. D’où vient-il ? Que cherche-t-il ? La jeune Mine Kujô, spécialiste en physiologie cervicale, se posera les mêmes questions lorsqu’elle parviendra à établir les preuves de son existence.

Sur un rythme lent, indolent, ES progresse dans des décors vides qui mettent en exergue, par contraste, les plongées dans la psyché des personnes qui côtoient le personnage principal : violentes, baroques, débridées, elles offrent un paysage mental tourmenté et fascinant. C’est un manga dans lequel il n’est pas facile d’entrer, très dépouillé, tant dans la mise en page que dans les dessins. Il prend sa valeur dans les visions oniriques des territoires de l’esprit et dans la quête des origines de cet individu tout-puissant qui se mêle aux hommes comme pour mieux se repaître de leurs fantasmes, et dont on ne comprend pas, pour l’heure, les objectifs.

Après un long chapitre introductif, les 6 autres, au rythme plus rapide, nous dévoilent une partie des circonstances qui ont amené à la création de ES, nous apprennent que certains humains sont, sinon insensibles à son pouvoir, du moins très difficiles à manipuler. Et qu’il y en a eu au moins un autre comme lui.

Troublant… (plus d'informations)