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Karina Sainz Borgo

Auteur de La fille de l'Espagnole

5 oeuvres 245 utilisateurs 15 critiques

A propos de l'auteur

Œuvres de Karina Sainz Borgo

Étiqueté

Partage des connaissances

Date de naissance
1982-02-10
Sexe
female
Pays (pour la carte)
Venezuela
Lieu de naissance
Caracas, Venezuela
Lieux de résidence
Caracas, Venezuela
Madrid, Spain

Membres

Critiques

Je voulais être quelqu’un, manger dans une assiette comme celle-là et me servir de couverts. Même si les circonstances avaient fait de moi une hyène, j’avais encore tout de même le droit de ne pas me comporter comme tel. On peut manger de la charogne avec une fourchette et un couteau. (p. 162).


Waouh… Une lecture coup de poing. J’ai le droit de dire cela sans paraître utiliser des expressions toutes faites ? Parce que cette expression, je ne l’utilise jamais, mais là, elle s’applique parfaitement. Ce roman est un coup de poing. Il est dur, noir, violent, amoral car même la morale n’est plus un bien essentiel quand c’est sa survie purement physique qui est en jeu.
L’histoire peut sembler abracadabrante : une jeune fille qui vient de perdre sa mère des suites d’une longue maladie comme l’on dit pudiquement se voit mise à la porte de chez elle par une bande de squatteuses. Elle se réfugie alors dans l’appartement vide de sa voisine du dessus, surnommée la fille de l’Espagnole, et se voit contrainte d’endosser son identité pour tenter d’échapper au chaos qui se répand comme une gangrène autour d’elle. Tout cela ne semble pas très réaliste et, si j’avais eu plus de détails sur l’intrigue, je ne me serais probablement pas lancée dans cette lecture. Mais ç’aurait été dommage.
Pendant toute ma lecture, qui n’a pas été très rapide, il était parfois difficile de lire plusieurs dizaines de pages d’un coup, je n’ai pas pu m’empêcher de me demander si je lisais un bouquin sur le Venezuela ou une bonne petite dystopie de derrière les fagots. Et je n’ai toujours pas tranché cette question. Je n’arrive pas à croire que ce pays est dans un tel état de déliquescence. Ce ne sont même pas des scènes de guerre qui sont décrites, mais des scènes de violence gratuite, d’anarchie la plus totale. Est-ce moi qui suis trop naïve, je ne peux pas imaginer ce pays dans un tel état qu’on ne peut même plus parler de pays, ni d’institutions. C’est la loi du plus fort, la loi de la jungle, l’homme devenu un loup pour l’homme, les mots me manquent pour décrire cela.
Mais ils ne manquent pas à Karina Sainz Borgo, les mots. Elles les utilise avec une relative parcimonie, car le livre est plutôt court et vraiment dense, on n’y trouve pas grand chose de superflu, et certainement pas de description (ce qui renforce d’ailleurs cette sensation de ne pas bien savoir si le livre décrit la situation réelle et actuelle d’un pays ou s’il joue avec nos peurs d’enfants gâtés qui considèrent la démocratie comme acquise).
Un bon livre même si je ne sais pas trop quoi faire de cette lecture, entre réalité et fiction. Un vrai coup de poing au creux de l’estomac, qui laisse mal à l’aise pendant très longtemps, mais cela fait du bien de temps en temps de se souvenir que rien n’est jamais complètement acquis.
… (plus d'informations)
 
Signalé
raton-liseur | 14 autres critiques | Jan 6, 2021 |

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Œuvres
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245
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Évaluation
½ 3.7
Critiques
15
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40
Langues
10

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